Shems Maarif -- Face à la recrudescence de la consommation et du trafic de drogues en Mauritanie, Nouha Mohamed Saleh, militante engagée dans la sensibilisation et la lutte contre les addictions, a lancé un appel direct au président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

Dans une lettre ouverte empreinte d’émotion et de gravité, l’activiste alerte sur la progression inquiétante du fléau de la drogue dans le pays et demande la mise en place d’un projet national structurant pour y faire face.

« Ce que nous vivons aujourd’hui est une épidémie silencieuse qui détruit nos enfants : l’addiction et les drogues », écrit-elle. S’exprimant au nom des familles touchées, elle évoque les témoignages bouleversants recueillis auprès de personnes dépendantes rencontrées en cours de traitement. « Le plus douloureux n’est pas d’entendre ‘j’ai mal’, mais ‘ma mère ne me fait plus confiance, mon père ne me parle plus’ », confie-t-elle.

Elle appelle à une réponse forte de l’État face à ce qu’elle qualifie de drame national. Parmi ses propositions : la création urgente d’un centre hospitalier spécialisé dans le traitement et la réinsertion des personnes dépendantes, comme alternative à l’incarcération.

« Il ne s’agit pas d’une demande irréalisable, mais d’un projet vital pour sauver des vies et restaurer la dignité du citoyen mauritanien », insiste-t-elle, appelant à une rencontre directe avec le chef de l’État pour exposer la réalité du terrain, appuyée par des chiffres et des recommandations concrètes.

Cet appel, relayé sur les réseaux sociaux, intervient dans un contexte de plus en plus préoccupant, alors que les cas de dépendance se multiplient, notamment parmi les jeunes, dans plusieurs régions du pays.

De nombreuses voix de la société civile réclament désormais un engagement clair des pouvoirs publics pour faire de la lutte contre la drogue une priorité nationale.