23-10-2025 17:16 - Mauritanie : entre un détournement de fonds et une faute de gestion, il n’y a qu’un pas à franchir
Kassataya -- En déjugeant la cour des comptes sur les 40 milliards d’ouguiyas de détournement de fonds dans son rapport 2025 alors qu’il s’agit d’une faute de gestion, le gouvernement relance la mal gouvernance au cœur du pouvoir.
La traduction de ce démenti du gouvernement à la cour des comptes ce sont les poursuites judiciaires engagées cette semaine par le parquet général de Nouakchott contre 30 personnalités pour faute de gestion. Cette querelle de sens des mots relance la mal gouvernance du régime de Ould Ghazouani.
En effet entre un détournement de 40 milliards d’ouguiyas et une faute de gestion, il n’y a qu’un pas à franchir. C’est l’incompétence ou l’ignorance qui est pointée du doigt mais qui peut se transformer vite en détournement au niveau de l’intention.
Cette vague de sanctions perçue comme une chasse à l’impunité sans précédent depuis 2019, n’est que la partie immergée de la corruption. La partie émergée jusqu’ici, chasse-gardée du clientélisme politique derrière lequel se cachent les tribus soutenues par la justice.
Et c’est une anomalie que même au sein du gouvernement l’idée d’une approche plus dialoguée prenne le pas sur la répression. Cette évolution de langage du détournement des fonds publics à la faute de gestion mise en scène par le gouvernement ne laisse pas indifférent les observateurs qui pointent un discernement utile mais qui ne suffit pas à lutter contre l’ampleur de la corruption sans précédent.
Cherif Kane
