05-11-2025 13:48 - L'Editorial du Calame : Marchands de la mort

L'Editorial du Calame : Marchands de la mort

Le Calame -- Le docteur Nedhirou Ould Hamed s’y essaya en son temps et fut emporté par le courant qui charrie tous ceux qui essayent de mettre un peu d’ordre dans le secteur pharmaceutique de notre pays. De prime abord, il fit respecter le principe de la distance entre les pharmacies et en fermer des dizaines, s’attaquant frontalement à ces marchands de la mort important des produits qui n’ont de médicaments que les noms.

Avec de terribles conséquences. Combien de personnes sont mortes à cause de produits toxiques qui leur furent vendus sous cette mensongère appellation ? Combien d’autres se sont retrouvées avec des reins défaillants et condamnées, en conséquence, à la dialyse perpétuelle ?

Certes, des efforts importants ont été fournis au cours des dernières années pour vérifier la traçabilité des médicaments et s’assurer de leur efficacité mais l’appétit sans limite des commerçants et les immenses profits qu’ils tirent de ce secteur empêchent toute réforme d’aboutir : ils sont prêts à y mettre les moyens.

Tout responsable qui s’emploiera à déranger l’« ordre » bien établi se verra accuser de tous les péchés d’Israël, une virulente campagne de presse sera menée contre lui et, même s’il est la vertu incarnée, il sera dépeint sous les traits d’un diable incarné. Certains ont essayé de résister ; un temps… avant de passer à la trappe.

Mohamed Mahmoud Ould Ely Mahmoud, le nouveau ministre de la Santé qui vient de se fendre d’une déclaration fracassante à l’Assemblée, en invitant les commerçants à laisser le domaine de la pharmacie aux professionnels, ira-t-il plus loin ? Sa carapace sera-t-elle plus résistante que celle de ses prédécesseurs ? Réponse dans quelques mois, lorsque la réforme sera mise en œuvre.

Nouveau théâtre de la lutte contre la corruption : voyons si notre Président et son Premier ministre sauront s’y révéler à la hauteur de leurs vertueuses déclarations de principe, en soutenant sans aucune réserve ni défaillance leur homme lige.

Ahmed Ould Cheikh



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Commentaires (1)

  • ouldsidialy (H) 05/11/2025 19:22 X

    La santé est économie et l'économie est santé. Un système de santé se donne une chance de réussir, s'il se pose sur un modèle économique rentable pour les soignants et contributeurs aux soins et soutenable pour le pouvoir d'achat direct et indirect de la population. Les objectifs de santé à proprement dit, ne peuvent être atteints pour un pays que s'il s'oblige à décider, ce qu'il veut soigner et ce qu'il ne peut pas soigner, en fonction de ce qu'il VEUT payer et que PEUT payer sa population.

    1)En santé publique pratique, le principal de l'espérance de vie, dépend de l'âge , de l'alimentation et de l'hygiène. Ce qui veut dire que les soins de santé à proprement dit ont une contribution complémentaire.

    2)Un système de soins qui constate une corruption incontrôlable en son sein, doit reconsidérer en premier, ses modèles économiques, secteur transversale par secteur et remettre en cohérence le tout. La règlementation passe en second. Le cout des outils de régulations doit être accepté en fonction de leur rentabilité sanitaire et leurs capacités réelles.

    3) La plus grande partie de la contribution des soins à la santé d'une population dépend de moyens relativement peu couteux ( médicaments, dispositif et dispositions de soins, actions à valeur ajoutée modeste). Les soins les plus couteux contribuent peu à l'espérance de vie de la population et représentent le plus gros de la dépense de santé.

    5) Il vient de ce qui précède, que la partie la plus utile pour la santé de tous, a l'INCONVENIANT de ne pas couter assez cher ! Elle est structurellement peu à pas rentable pour les soignants, contributeurs et industries. ------ un système de santé doit artificiellement créer de la valeur économique maitrisée sur cette partie, sans quoi les acteurs se la créent eux-mêmes !! La corruption incontrôlée dans un système est souvent assise sur le manque de rentabilité économique intrinsèque des activités. Une des causes, est que le gouvernant a omis d'orchestrer les cupidités, pour servir des objectifs précis.

    7)PS : L'activité en officine de pharmacie est typiquement un commerce de proximité où ce qui est vendu, a une valeur marchande intrinsèque faible pour 90% des volumes. Volume des produits à finalité et efficacité, strictement médicale, s'entend.--------------

    De plus, l'activité en officine crée peu de valeur ajoutée. Tout le jeu est de bonifier ce que vend une pharmacie. Médecins et pharmaciens savent aussi bien le faire que les commerçants. Abandonner la chose aux premiers peut être aussi préjudiciable à la santé publique que le faire avec les commerçants ------------

    Certains ont une l'étrange aversion pour la cupidité ?!! .------

    Dans ce cas, si l'on redoute la cupidité des commerçants, on sera servi autrement par celles des soignants. Ces derniers travestissent mieux : Ils ont l'argument de la "légitimité scientifique" - qui en réalité est hors sujet - et savent faire valoir une expertise qui n'est pas de première utilité pour arbitrer ce genre de problème; dont la nature primordiale n'est pas médicale.