Shems Maari -- Le général à la retraite Lebatt Ould El Maïyouf, figure du parti Mauritanie en Avant — encore en attente de son autorisation — estime que « le dialogue national annoncé risque de devenir un instrument destiné à faire passer les amendements constitutionnels que le pouvoir souhaite imposer ».

Il s’étonne que cette concertation ne soit pas « mise à profit comme une véritable occasion de débattre des priorités du pays, plutôt que d’être orientée vers l’octroi d’une légitimité de façade à des révisions institutionnelles limitées et dictées par des intérêts étroits ». 

Dans une publication sur sa page Facebook, Lebatt Ould El Maïyouf soutient que « la récente visite du président dans la région du Hodh ech-Chargui s’inscrit dans une stratégie visant à préparer l’opinion publique à accepter ces changements constitutionnels », affirmant que le déplacement présidentiel comportait « des messages politiques forts » destinés à « ancrer l’idée de la nécessité inévitable d’amender la Constitution au profit de l’agenda du pouvoir ».

Le général à la retraite Lebatt Ould El Maïyouf ajoute que, « dans un contexte marqué par des crises économiques, sociales et institutionnelles », détourner le dialogue national pour en faire un outil au service d’une révision constitutionnelle répondant à des intérêts étroits constituerait une dérive grave.