10-12-2025 14:30 - Soudan: l’ex-chef de milice Ali Kushayb condamné à 20 ans de prison par la CPI
RFI AFRIQUE -
La Cour pénale internationale (CPI) a condamné ce mardi 9 décembre 2025 le chef de milice soudanais Ali Kushayb à 20 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Des faits perpétrés durant la guerre civile, il y a vingt ans, dans la région du Darfour, à l'ouest du Soudan. Il est le premier chef de guerre soudanais à être condamné par la CPI.
Ali Mohamed Ali Abd-Al-Rahman, également connu sous le nom de guerre d'Ali Kushayb, avait été reconnu coupable en octobre 2025 de multiples crimes contre l'humanité et crimes de guerre, dont viol, meurtre et torture commis entre 2003 et 2004 dans la région du Darfour, à l'ouest du Soudan.
Le procureur de la Cour pénale internationale avait requis la perpétuité : les juges de la CPI ont annoncé ce mardi 9 décembre 2025 une peine de 20 ans de prison. À celle-ci, il faut retirer les cinq années déjà purgées en préventive, depuis sa reddition à la Cour en juin 2020.
Le début d'une reconnaissance pour les victimes du Darfour
Les victimes avaient laissé aux juges le soin de décider de la peine, mais demandé que le condamné ne revienne jamais au Darfour. L’ancien commandant janjawid aura 87 ans lorsqu’il sortira de prison. La présidente de la Chambre de première instance, Joanna Korner, a estimé que la condamnation est aussi une reconnaissance des crimes.
« La condamnation d'Abd-Al-Rahman est la première reconnaissance que les populations du Darfour n'étaient pas victimes d'un simple conflit intertribal, ou quelque chose de similaire. Ils ont été victimes d'une campagne délibérée – la chambre l'a très clairement indiqué – orchestrée par ceux qui étaient au pouvoir, exécutée par les Janjawids, dirigés par M. Abd-Al-Rahman dans la région de Wadi Saleh et sous l'autorité du gouvernement du Soudan », a-t-elle expliqué.
Pour les victimes du Darfour, cette condamnation marque aussi le tout début de la procédure en réparation.
Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas
