11-12-2025 01:22 - Fourniture de matériel médical par l’armée nationale : les allégations de corruption sont infondées (porte-parole du gouvernement)
AMI - Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé plus tôt dans la matinée.
Il s’agit des ministres de la Culture, des Arts, de la Communication, des Relations avec le Parlement – porte-parole du gouvernement, M. Houssein Oud Meddou, de l’Autonomisation des Jeunes, de l’Emploi, des Sports et du Service civique, M. Mohamed Abdallahi Ould Louly, de l’Éducation et de la Réforme du Système éducatif, Mme Houda Babah.
Dans son mot introductif, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs projets de lois, de décrets et des communications, dont ceux relatifs à l’approbation d’un accord de financement entre la Mauritanie et la France, pour la construction de stations solaires, l’Autonomisation de la Jeunesse, le prix d’excellence du Président de la République pour l’éducation, le travail des femmes et enfants de moins de 18 ans entre 22h et 6h du matin.
Il a ensuite invité ses homologues ministres, chacun en ce qui le concerne, à apporter davantage de précisions.
A sa suite, le ministre de l’Autonomisation des Jeunes a présenté les grandes lignes du nouveau cadre de concertation de la jeunesse mauritanienne. Il s’agit, selon lui, d’un appareil à travers lequel les jeunes du pays seront impliqués dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques de développement.
D’après le ministre, un format de représentation basé sur une élection a été choisie. Les jeunes âgés de 18 à 35, issus de listes paritaires seront élus par leurs paires. D’abord au niveau de la commune, ensuite de la moughataa et enfin de la wilaya. Leur mandat sera de 2 ans et est renouvelable une fois. A chaque niveau de la pyramide, les jeunes ayant obtenu le plus de voix, représenteront leurs pairs.
A travers cette pyramide, les jeunes seront conviés régulièrement à des rencontres au niveau des mairies, moughataas (tous les 2 mois) et wilayas (chaque 3 mois). Et cela, en présence des maires, hakems, walis, conseils régionaux, à différents moments de l’année.
Au niveau national, un rapport sera produit chaque six mois et soumis au gouvernement. Le ministre a déclaré qu’il n’y a plus de haut conseil de la jeunesse, mais un programme national sera mis en place. Il sera piloté par un cadre (conseiller ou chargé de mission) du ministère de tutelle. C’est à lui que reviendra l’organisation, tous les 2 ans, de la Conférence nationale de concertation des jeunes.
Pour le ministre, ce nouvel outil est le fruit de plus de 300 ateliers, rencontres de concertation autour des priorités de la jeunesse et la conférence des jeunes du 25 novembre 2025. A cela s’ajoute l’annonce de 30 mille opportunités d’emploi sur 2 ans ainsi que 7 mille opportunités dans le cadre du service civique. Enfin, il a noté que l’État œuvre pour la construction de 100 petits stades et un complexe plus imposant de 29 mille places.
A son tour, la ministre de l’Éducation est revenue sur la célébration de la journée dédiée à l’école républicaine, le 5 décembre courant. L’activité en est à sa troisième édition et vient, selon elle, magnifier les acquis de l’école républicaine. Selon elle, ce rendez-vous est aussi l’occasion de faire le point sur les défis à surmonter et les perspectives.
Ensuite, la ministre a annoncé que l’enveloppe et ainsi que le nombre de bénéficiaires du Prix d’Excellence a augmenté. Elle a rappelé que les opérations se sont déroulées en concertation avec toutes les parties prenantes, dont les syndicats. En une année, le nombre de bénéficiaires est passé de 200 à 500 et le prix de 360 à 500 000 ouguiyas (MRO), a souligné la ministre.
Au cours de son mot, elle a relevé, outre la valeur matérielle du prix, celle morale et l’incitation des jeunes à l’excellence. Pour la ministre, l’instauration d’un environnement stimulant la concurrence saine est de nature à booster les produits de l’école.
Pour elle, le Prix d’Excellence fait suite à une longue liste d’engagements et d’actions de l’État, en faveur de l’émergence d’une école républicaine. La ministre citera la construction de plus de 5000 salles de classe, le recrutement de plus de 13 mille enseignants, la mise en place du fonds pour le logement des enseignants, entre autres.
Enfin, la ministre a précisé que la valorisation de l’enseignant est une priorité de l’État. Pour étayer son propos, elle a évoqué le discours du Président de la République à Adel Bagrou ainsi que l’Adresse à la nation au cours de laquelle une augmentation de la prime de craie et du salaire a été annoncé.
De son côté, le porte-parole du gouvernement a souligné que la visite du Président de la République dans l’Assaba, qui va démarrer ce vendredi, a pour but d’inaugurer et d’effectuer des poses de première de pierre d’infrastructures d’envergure, dont la remise en état de 4 composantes de la route de l’espoir (1200km), la ligne de connectivité (fibre optique) le long de la zone frontalière et l’accès à l’eau au profit de plus de 700 regroupements entre Gouraye et Kiffa.
Il a relevé que cette visite, placée sous le sceau du développement, verra la présence de plusieurs partenaires techniques et financiers.
Le porte-parole a également affirmé que le projet de loi autorisant la ratification du protocole financier, signé le 31 octobre 2025, entre la Mauritanie et la France permettra de contribuer au financement la construction de 10 centrales dotées de capacités de stockage via batteries. Le prêt de 39 223 671 euros soit 1 817 000 000 MRU sera remboursable sur 25 ans, dont 10 ans de différé.
Le porte-parole du gouvernement a en outre fait un point sur les dispositions du projet de décret règlementant le travail de nuit, des femmes et enfants de moins 18 ans et définissant les travaux concernés. Il a rappelé notre contexte social et culturel, qui fait que les femmes et enfants, ne peuvent plus travailler entre 22h et 5h (6h pour les enfants) du matin.
Le porte-parole a listé les activités concernées par cette mesure. Il s’agit de : le bâtiment et les travaux publics, le transport public terrestre, les activités en mer, dont ceux ayant lieu dans les chantiers navals, la manipulation de grues dans les ports ainsi que les industries agropastorales jugées pénibles.
Le porte-parole du gouvernement a précisé que le projet a été élaboré avec l’avis favorable du conseil national du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. Le texte permet également au ministre en charge du travail d’allonger la liste des activités ciblées, par arrêté.
Par ailleurs, le porte-parole a répondu à plusieurs questions. La première est relative à l’organisation de la 14e édition du festival des villes du patrimoine. La prochaine aura lieu à Ouadane, du 19 au 23 décembre courant. Il a déclaré que toutes les dispositions ont été prises pour que le festival se passe bien. Un travail préalable a été effectué, pour s’assurer que les dimensions culturelles, développement (fourniture de services) et le soutien aux structures féminines soient au cœur du dispositif.
Pour ce qui est du marché lié à l’achat de matériel médical et dont le traitement médiatique, a dit-il été tronqué, sur les réseaux sociaux, tout est passé dans les règles. Pour lui, il est important de rappeler le contexte, pour mieux comprendre.
Ainsi donc, le centre national d’oncologie dispose de 2 appareils indispensables au traitement des malades. Ces appareils ont été défectueux par moments et le ministère de la Santé a pris les devant pour y remédier. D’après le ministre, c’est dans l’optique de se procurer de nouveaux équipements, rapidement, que le ministère de la Santé a conventionné, pour que l’armée nationale puisse faire avancer les choses rapidement. L’objectif ici, c’est de saisir l’urgence et s’assurer en même que la loi est respectée.
En ce qui concerne le retrait du contrat initialement attribué à une société sénégalaise, le porte-parole a affirmé que la décision a été prise parce que l’entreprise ne pouvait plus fournir les équipements demandés, d’urgence. Le contrat a donc été résilié et attribué à une autre société capable de fournir le produit dans l’urgence. Pour lui, c’est l’intérêt supérieur du patient qui a été mis en avant, loin de tout calcul visant à servir des intérêts particuliers.
S’agissant de la suite donnée au rapport de la Cour des Comptes, le porte-parole du gouvernement est revenu sur le processus. D’abord, la Cour a établi qu’il y avait des erreurs de gestion. Ensuite, elle a identifié 30 personnes impliquées.
Le gouvernement a pris la décision de transmettre le dossier à la justice, afin de voir s’il n’y avait pas autre chose à redire. Au final, le procureur a estimé qu’il n’y avait pas assez de preuve contre 24 personnes et a demandé des poursuites contre les 6 autres. D’après le porte-parole, il appartient désormais au juge d’instruction de voir qu’elle suite donner à la procédure.
