L'info en continu

ONU INFO - Deuxième partie d’une série sur la situation des migrants ouest-africains à Rosso. Si vous n’avez pas encore lu la première partie, c’est ici.

Pressions à la frontière

Au poste de police de Rosso – ville frontalière du nord du Sénégal, située sur la rive sud du fleuve Sénégal, face à la Mauritanie – un registre abîmé raconte une réalité inquiétante : des centaines d’arrivées et d’expulsions enregistrées en une seule journée.

Un instantané d’une frontière sous tension extrême.

Taqadoumy - Le Commissaire aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, Sidi Ahmed Ould Bennane, a tenu ce jeudi matin à Genève une réunion de travail avec des responsables de l’Organisation internationale de la Francophonie. 

La rencontre a porté sur les moyens de soutenir la candidature de la Mauritanie pour un siège au sein du Comité des Nations Unies contre la torture.

Les discussions ont également abordé les avancées réalisées par la Mauritanie en matière de promotion et de protection des droits de l’homme, ainsi que les efforts nationaux déployés pour renforcer le système des droits humains en collaboration avec les partenaires internationaux.

ONU INFO - Rosso, ville frontière sénégalaise à 450 kilomètres au nord de Dakar, se dresse sur la rive sud du fleuve Sénégal. Le jour, un bac-pont transporte voitures, camions et piétons entre les deux rives. Après le couvre-feu, on traverse l’eau sombre à bord de frêles canots de bois – les fameuses pirogues.

« Ils nous ont poussés dans une pirogue à minuit en criant : “Tu paieras de l’autre côté” », se souvient Abdou*, 34 ans, embarqué de force depuis la rive mauritanienne. Il déboutonne sa manche : de minces traces témoignent des menottes. « Nous, on est passés ; ma valise, non. »

Abdou compte aujourd’hui, parmi les 72 personnes tassées sous des bâches derrière le poste de la Croix-Rouge de Rosso, un abri prévu pour 40. Selon la police locale, depuis une directive de février 2025 émanant de la Direction générale mauritanienne de la sûreté nationale, le poste enregistre parfois jusqu’à 350 arrivées par jour.

AMI - World Vision Mauritanie, a organisé, jeudi soir, une rencontre avec la presse, au cours de laquelle, l’organisation a présenté ses principales réalisations au cours de l’année 2024. World vision, qui met en œuvre des actions de développement zonal centré sur les enfants les plus vulnérables, a annoncé avoir mobilisé 10 millions de dollars en 2024.

Faire l’économie de ses réalisations et échanger autour de ses perspectives, c’était le but de centre rencontre, qui s’est déroulée au siège de World Vision à Nouakchott. L’organisation qui est présente en Mauritanie depuis 42 ans, s’active pour que chaque enfant puisse s’épanouir, loin de toute forme d’exploitation. Cela implique aussi des actions à destination des femmes en situation de vulnérabilité.

Au cours d’un mot prononcé pour la circonstance, le directeur national de World Vision Mauritanie, M. Alex Whitney, a souligné que son organisation fait partie des références mondiales en matière d’aide humanitaire, notant que son approche multisectorielle a permis d’injecter 298 millions de dollars et toucher 4,9 millions d’enfants.

EN BREF | #Cridem – Ce samedi 21 juin 2025, les Groupes de Travail Thématiques Mauritanie ont organisé, en partenariat avec Terre des Hommes Lausanne et l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme, un forum national de la société civile.

D’après les organisateurs, ce forum vise à renforcer la protection des droits humains, encourager le dialogue entre la société civile, les institutions et les citoyens, mettre en lumière les défis et les bonnes pratiques et promouvoir un espace civique libre, sûr et inclusif.

Les thèmes abordés ont notamment porté sur les libertés fondamentales (expression, association, réunion), la protection des des défenseurs des droits humains, le rôle de l’Etat et des institutions, l’accès à la justice et la lutte contre les discriminations.

AMI -- Une mission du Parquet conduite par le magistrat Mohamed Lemine Mohamed Lemine, Procureur général près la Cour suprême, et son substitut, le magistrat Mohamed Abderrahmane El Mouvid, membre, a entamé, lundi, une visite au Parquet général au niveau de la circonscription de la Cour d’appel de Nouadhibou et de la prison civile de la ville.

La délégation a visité les bureaux des tribunaux et des chambres, ainsi que le greffe du Palais de justice, s’informant des conditions de travail et du délai de traitement des dossiers, ainsi que de la prison civile et des conditions de détention des prisonniers.

La visite du Procureur de la République, qui couvrira l’ensemble du territoire national, vise à évaluer la politique pénale, visiter les prisons, examiner le fonctionnement des parquets, procéder à des saisies judiciaires, veiller au respect des périodes de garde à vue, aux droits des détenus, et à orienter sur les évolutions liées à la numérisation et au casier judiciaire.

RFI-Afrique -- Des journalistes de l'agence Associated Press ont pu consulter le document qui accuse des mercenaires présumés du groupe paramilitaire russe d'avoir partagé sur le réseau Telegram des vidéos d'exactions contre des civils dans différents pays du Sahel.

Rédigé par des experts de l'université américaine de Berkeley, le rapport estime que le partage de ces films, dont le contenu est susceptible de porter atteinte aux droits humains, relève d'une « utilisation des réseaux sociaux comme d'une arme ».

Le rapport est arrivé l'année dernière sur le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Selon nos confrères de l'agence Associated Press (AP), qui ont pu le consulter, ce document recense de nombreuses vidéos de crimes de guerre compilées par des experts de l'université américaine de Berkeley à partir de boucles Telegram anonymes. Celles-ci seraient tenues, selon des analystes de données en open source cités par AP, par d'anciens et actuels mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner.

Shems Maarif - Un cri d’alerte lancé depuis l’hémicycle. L’avocat et député El Aid Mohameden Mbarek s’est insurgé contre une disposition contenue dans la réforme du Code de procédure pénale, qui empêche les avocats d’obtenir des copies des procès-verbaux d’interrogatoire de leurs clients.

Un « recul grave » selon lui, qui va à l’encontre des garanties élémentaires du droit à la défense. S’exprimant lors d’une session parlementaire consacrée à l’examen du projet de loi, Me Mohameden a déploré une dérive qui réduit à néant les principes posés par la loi contre la torture.

Ce texte, adopté par le législateur, reconnaît formellement au prévenu le droit à l’assistance d’un avocat dès le début de la garde à vue.

EN BREF | #Cridem – Cette mauritanienne, Docteure en Droit public, spécialisée en Droit international et Relations internationales, a été sélectionnée de nouveau, pour rejoindre le groupe des expertes en médiation et résolution des conflits, en tant que membre au sein du réseau @FemWise-Africa, un réseau créé par l’Union africaine.

Cette sélection, fruit d’un processus rigoureux en plusieurs étapes, lui permettra de contribuer aux efforts de l’Union africaine en matière de diplomatie préventive, de négociation et de gestion pacifique des conflits, aux côtés de femmes remarquables issues de tout le continent.

Parmi elles, on retrouve d’anciennes ministres, des professeures d’université, des députées, de diplomates et des expertes chevronnées au service de la paix en Afrique.

Kassataya -- Nous, organisations soussignées, saisissons l’occasion pour porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale notre position commune sur la gestion du dossier du passif humanitaire par les autorités mauritaniennes.

Depuis la rencontre d’avril 2022 entre les représentants des trois réseaux des victimes du passif humanitaire et le Président Mohamed Cheikh Ould Ghazouani, un processus de concertation a été engagé, bien que de manière non transparente.

Ce dialogue, initialement conduit par deux hauts responsables — le Ministre des Affaires Économiques et le Secrétaire Général de la Présidence — a évolué vers la création d’une commission dirigée par le Commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile (CDHAHRSC).

AMI -- L’Assemblée nationale a approuvé, jeudi, lors d’une séance plènière tenue sous la présidence d’Ahmedou Mohamed Mahfoudh M’balá, deuxième vice-président de l’Assemblée, une loi modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance n° 036-2007 du 17 avril 2007, portant Code de procédure pénale, modifiée et complétée par la loi n° 035-2010 du 21 juillet 2010, et la loi n° 033-2020 du 23 décembre 2020.

Le ministre de la Justice, M. Mohamed Mahmoud Ould Cheikh Abdoullah Ben Boya, a indiqué que le projet de loi actuel s’inscrit dans le cadre des réformes globales initiées par le ministère en mise en œuvre des réalisations de la Charte Nationale pour la Réforme et le Développement de la Justice, visant à réorganiser le casier judiciaire et à adopter la numérisation en l’introduisant dans les différentes procédures pénales et le casier judiciaire, afin de bénéficier des avantages qu’elle offre en améliorant l’efficacité, la rapidité et la précision des données, en plus de la cybersécurité.

Le projet de loi vise également à se conformer et à prévenir les conflits avec certaines des lois qui lui sont étroitement liées, telles que le statut de la police, la loi sur l’état civil et les lois et réglementations nationales relatives à la certification et à la signature électronique.

L'Authentique -- Selon les résultats de la plus récente enquête d’Afrobarometer en Mauritanie, la majorité des citoyens expriment une certaine confiance dans leur capacité à accéder à la justice, bien que l’existence des services d’aide judiciaire demeure limitée.

Environ 6 citoyens sur 10 estiment qu’il est probable qu’ils puissent trouver des services d’aide judiciaire et qu’ils aient les moyens d’obtenir les conseils ou l’assistance nécessaire.

Toutefois, seulement une minorité des Mauritaniens disent connaître l’existence de services d’aide judiciaire dans leur communauté, révélant un déficit important d’informations ou de disponibilité de ces services.

Brakna Post - Le gouvernement espagnol a accordé, par le biais de financements européens, une enveloppe de 466 519 euros à une entreprise mauritanienne, destinée à équiper deux centres d’hébergement pour migrants en situation irrégulière sur le territoire mauritanien, selon plusieurs sources médiatiques.

Ces centres ont vocation à accueillir temporairement des migrants, principalement en provenance du Mali, qui transitent par la Mauritanie dans leur tentative de rejoindre l’Europe via l’océan Atlantique. Ce contexte fait de la Mauritanie un point de passage stratégique sur les routes migratoires irrégulières en Afrique de l’Ouest.

Cependant, cette aide a suscité une vive controverse dans les médias espagnols, où certains observateurs critiquent la double charge financière supportée par les contribuables espagnols.

Introduction :

La diffusion des affaires judiciaires au grand public est compatible avec le principe de la publicité des audiences, consacré par la législation mauritanienne. Avec la facilité de diffusion offerte par les réseaux sociaux et leur impact croissant, il devient possible d’en faire un outil pour limiter les injustices et améliorer les performances judiciaires, d’autant plus que la loi ne prohibe pas la diffusion des litiges sauf s’ils relèvent du secret de l’instruction.

Certains juges, malheureusement, ne prennent pas au sérieux les dossiers qui leur sont soumis et s’abstiennent de les examiner, ce qui se manifeste par le défaut de répondre aux arguments des parties. Le silence et le huis clos favorisent la soumission à l’influence, due à l’absence de dénonciation de l’injustice en raison du désintérêt du public pour les audiences.

Dans le but de contribuer à la réforme et de combattre l’impression généralisée d’un dysfonctionnement du système judiciaire – à tous ses niveaux – face à certaines affaires. Il y a lieu de ne pas se contenter de critiques orales, souvent inefficaces.

Sahara Medias - La police mauritanienne a annoncé que l’Office central de lutte contre la cybercriminalité a déféré quatre suspects dans le domaine de la cyberfraude au parquet de la wilaya de Nouakchott Ouest.

L’Office central de lutte contre la cybercriminalité a arrêté les suspects au terme d’enquêtes et de suivis complexes, après avoir reçu plusieurs plaintes de citoyens dont les comptes bancaires ont été piratés à travers des liens usurpant les noms et logos d’institutions bancaires mauritaniennes.

Elle a souligné que les montants détournés dans ce processus sont estimés à environ 13.000.000 MRO, dans lequel des dizaines de comptes bancaires ont été gelés, et des sommes d’argent saisies.

LE CALAME - Abdoulaye Ba, responsable des affaires migratoires de IRA Mauritanie, a été condamné à un an de prison dont six mois fermes pour "incitation à la haine" par la chambre criminelle du tribunal de Nouakchott-Ouest, ce jeudi 12 juin.

Le militant abolitionniste avait été arrêté, le 26 avril, en raison de ses activités sur les réseaux sociaux et de propos jugés diffamatoires par le gouvernement.

Heidi News - Abdoulaye Doro Sow est enseignant-chercheur à l’Université de Nouakchott, en Mauritanie. Docteur en philosophie et en anthropologie, il étudie depuis 15 ans les logiques entourant le départ, qu’il soit en pirogue vers l’Europe, ou en avion désormais vers les Amériques. Il analyse le fossé qui se creuse entre les candidats au départ et ceux qui restent au pays, et les schémas culturels qui favorisent les premiers.

Heidi.news. Quel rôle jouent les réseaux sociaux dans la décision de partir ?

Abdoulaye Doro Sow. Il faut voir la migration au prisme des logiques de mystification. Un jeune qui est parti en France, par exemple, enverra des photos de la tour Eiffel, de la place du Trocadéro (place parisienne emblématique, ndlr.), de la ligne 14 du métro parisien, alors qu’il n’habite pas là. Un autre parti aux Etats-Unis enverra les belles choses de là-bas.

Aujourd’hui, les migrants filment tout. Cela participe à une quête de prestige envers la communauté qu’il a quittée, mais qui ne repose sur rien de concret. Dès l’achat du billet, le ficelage des bagages, le départ vers l’aéroport, les formalités d’embarquement, on photographie tout ça, l’itinéraire est là, exposé, cela crée du fantasme au niveau des jeunes.

République Islamique de Mauritanie
Ministère de la Justice
Cour d’Appel de Nouakchott
N° : 000005
Le Président

Nous, le juge Al-Qassem Ould Fall, Président de la Cour d’Appel de Nouakchott-Ouest,

Vu les dispositions des articles 14, 15 et 19 de la loi régissant les experts judiciaires n° 20/1997,

Et dans le cadre du processus de renouvellement de la liste nationale des experts judiciaires mauritaniens,

Taqadoumy -- La cellule de suivi du traitement judiciaire des dossiers relatifs à l’esclavage et à la traite des êtres humains au ministère de la Justice a lancé ce mercredi matin la phase dédiée à la Cour d’appel de Nouadhibou, dans le cadre de la campagne nationale de formation et de sensibilisation sur le cadre juridique de la criminalisation et de la répression de l’esclavage, de la traite des êtres humains, de la migration clandestine et du travail des enfants.

Cette phase cible les juges, les greffiers et les officiers de police judiciaire du ressort de la Cour d’appel de Nouadhibou, à travers une série de présentations et de conférences qui s’étalent sur deux jours.

Dans son discours d’ouverture, le coordinateur de la campagne, Amar El Qassem, conseiller du ministre de la Justice chargé de la coopération, de l’évaluation et du suivi, a souligné que « les crimes de traite des êtres humains, de migration clandestine et de travail des enfants représentent aujourd’hui un défi sécuritaire complexe nécessitant une coopération renforcée pour protéger la société et lutter efficacement contre ces phénomènes ».

Le spectacle insupportable d’une femme en train d’accoucher en plein air à Néma,suivi de sa mort atroce le 9 juin 2025 ( lire senalioune du 09 juin 2025 ), choque à juste titre la conscience nationale.

Mais derrière l’émotion légitime, ce drame révèle un scandale sanitaire silencieux : celui d’un système de santé défaillant, incapable de garantir aux citoyennes le droit fondamental à la vie et à la dignité. Ce n’est pas un accident isolé, c’est un symptôme d’une défaillance systémique.