17-10-2011 00:16 - Blague à part …«Salma est rentrée dans le panthéon des 1ères femmes».
Des années sont passées et continuent de passer, certes, mais les souvenirs de Salma Mint Zeidane sont encore vivaces : ses anciens instituteurs des écoles privées d’El Mouhammedia El Haditha se souviennent d’une élève studieuse, compétitive, aimant les notes.
Et ses voisins de la cité simard d’une jeune fille adorable, d’un commerce facile, agréable à vivre. En effet, Salma Mint Zeidane Ould H’meida n’a fait que deux années scolaires au fondamental des écoles «El Mouhammedia El Haditha» à la fin desquelles elle a décroché son entrée en 1ère année au collège.
Son instituteur de la 5ème AF, M. Daouda Fofana, se rappelle de ses débuts vraiment pas facile : «Autant que remontent mes souvenirs, Salma fut une élève d’une étonnante vivacité d’esprit, toujours attentive aux explications du maître. Volontaire et travailleuse, elle a su rapidement combler ses lacunes dans la langue de Molière».
Admise en classe de 6ème AF, la fille de Soukeïna avait comme instituteur M. Abdoul Bâ. Selon ce dernier, Salma Mint Zeidane aimait beaucoup les bonnes notes, passait plus de temps à compter et à recompter ses notes obtenues dans les différentes matières après les évaluations et/ou les compétitions. Et s’armait de tout temps d’esprit de compétition pour pouvoir avoir les meilleures notes.
Ahmed, le petit frère de son père, était le plus souvent son principal concurrent. Elle voulait coûte que coûte damer le pion à ce dernier qui était un élève brillant. Pour ce faire, Salma était obligée de travailler beaucoup».
Aux dires de la directrice Fatimetou Mint Adda, la grande sœur de Sid’Ahmed travaillait dur pour pouvoir avoir les bonnes notes et était toujours très heureuse quand elle obtenait la meilleure qu’Ahmed.
«Elle voulait tout temps être la première de la classe», a-t-elle révélé un coin de voile sur les admirables intentions la petite Salma. Autant dire qu’à force de vouloir être coûte que coûte la première en classe, Salma Mint Zeidane Ould H’meida est devenue aujourd’hui la toute première mauritanienne à fouler le sol l’une des classes de la prestigieuse école française d’ingénieurs de Polytechnique de Paris.
Comme quoi, il faut toujours rêver, mais surtout travailler pour réaliser son rêve. Et du coup, elle est rentrée dans le cercle très fermé du moins le panthéon des premières femmes mauritaniennes.
On se souviendra toujours que Mme Aïssata Kane a été la toute première femme mauritanienne nommée ministre par le président Me Moktar Ould Daddah au mois d’août 1975. Cette féministe ne cesse de défendre la cause de ses sœurs plutôt de ses filles au grand dam des machos: «S’il y a égalité de compétences entre hommes et femmes, il faut favoriser la nomination féminine».
Pour avoir fait de son cheval de bataille la scolarisation et le non gavage des filles, elle est à coup sûr la plus heureuse des heureuses d’apprendre qu’une petite fille mauritanienne est en train de suivre les cours à Polytechnique de Paris.
Pour revenir à nos moutons comme disait mon célèbre instituteur dans le pays des éléphants, Aïcha Mint Zeydane est la première femme candidate à une élection présidentielle dans notre pays (la présidentielle du 7 novembre 2003). Leïla Bâ est la première femme à embrasser une carrière professionnelle de sapeurs-pompiers après une laborieuse formation en Algérie fin de 1999 au mois de janvier 2003. Parce qu’elle était major de sa promotion parmi différentes nationalités.
Nebghouha Mint Mohamed Vall est la toute première femme a occupé le fauteuil de ministre de l’Education nationale dans un gouvernement dans notre pays au mois d’avril 2007. Tout comme Naha Mint Hamdi Ould Mouknass est aussi la toute première mauritanienne à diriger le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au mois d’août 2009.
Il y a encore d’autres premières femmes dans leur profession dans notre pays : Me Fatimata Mbaye est la première femme à plaider au barreau de Mauritanie. La présidente de l’AFCF, Aminetou Mint El Moctar est la première femme mauritanienne à figurer sur la liste américaine des 100 femmes influentes du monde.
Dr Habibatout Thiam est la toute première femme capitaine médecin à l’hôpital militaire de Nouakchott. Fatimetou Mint Mohamed Dahi est la première jeune fille avoir le baccalauréat à 14 ans en 2007. Quant à Asma Mint Mohamed Ould Abdel Aziz, elle n’est pas, certes, la toute première à passer son concours d’entrée en 1ère année du collège à partir de la 5ème AF, mais elle a osé le faire et réussi brillamment son examen en 2003.
Enfin, on ne peut clore cette longue parenthèse des premières femmes sans rendre à César ce qui lui appartient, autrement dit en rappelant la Première Dame de la Mauritanie indépendante Marième Daddah qui continue jusqu’à ce jour et malgré l’âge à incarner parfaitement le combat digne de feu Moctar pour Bilad Chinguitt.
Camara Mamady