CGTM - Les travailleurs de la SNIM -Zouerate observent depuis bientôt trois semaines une grève générale qui entraine une quasi paralysie totale des différents sites de l’entreprise minière. Le mouvement de grève largement suivi (plus de 91 % de salariés de l’établissement en dehors des cadres) a été déclenché à la suite au non respect par l’employeur des clauses de l’accord conclu le 03 mai 2014 en vertu duquel, la SNIM s’engage à accorder, à partir du 1er octobre 2014, une augmentation générale consistante des salaires , de verser trois salaires en guise de bonus et de payer en rappel les primes de production impayées au titre de l’année 2014.

En septembre 2014, la direction de la SNIM arguant du fait qu’elle rencontre des difficultés suite à la baisse du prix du fer, a demandé l’ajournement jusqu’au premier janvier 2015 du paiement de l’augmentation des salaires, une demande que les travailleurs ont accepté volontiers.

Entre-temps, les travailleurs se sont rendus compte que la direction de la SNIM n’a nullement l’intention d’honorer ses engagements et par conséquent elle se livre à des manœuvres dilatoires dont le seul objectif serait de faire traîner les pieds inutilement quant à la mise en œuvre de l’accord du 03 Mai.

Ainsi, les travailleurs se sont vus contraints d’observer un débrayage le 28 Janvier 2015 entre 10 et 14 heures et ont invité la direction de la SNIM à s’engager dans les meilleurs délais dans des négociations en vue de se mettre d’accord, de manière consensuelle, sur la meilleure façon de mettre en œuvre l’accord du 03 mai.

Au lieu d’entamer les négociations, la direction de la SNIM s’est mise à l'escalade en infligeant des mises à pied à l’encontre de quatre délégués du personnel affiliés à la CGTM et en adressant des lettres à l’inspecteur régional de travail pour demander l’autorisation de leur licenciement.

C’est donc l’entêtement de la direction de la SNIM et son refus de mener des négociations de bonne foi avec les représentants des salariés et l’indifférence coupable affichée par le Gouvernement qui risque de compromettre l’avenir du fleuron de l’économie nationale.

La direction de l’entreprise fait déjà recours aux retraités, stagiaires et personnels d’encadrement pour pallier au manque du personnel en grève. Ces travailleurs ‘’temporaires’’ ont du mal à manipuler le matériel très sophistiqué dont dispose l’établissement. Ce qui pourrait expliquer la recrudescence de pannes des matériels de l’entreprise depuis le déclenchement de l’action de grève en raison de l’absence de l’entretien et de la maintenance réguliers.

Ces pannes répétées pourraient conduire dans un proche avenir à des défaillances qui entraineraient l’arrêt de la chaine de production de la SNIM dont la remise en marche nécessitera plusieurs milliards d’ouguiyas que la SNIM ne pourra pas disponibiliser dans la conjoncture actuelle.

Cette situation est susceptible de s’aggraver suite notamment à l’imminente adhésion des travailleurs de la SNIM-Nouadhibou au mouvement de la grève et à la recrudescence des sanctions illégalement infligées par la direction de la SNIM à l’encontre des travailleurs grévistes dont certains se retrouvent privés de l’assurance maladie et d’autres ont été sommés d’évacuer leur logements. Face à cette situation, la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM) :

• Réitère son soutien total et sa solidarité agissante aux travailleurs de la SNIM dans lutte qu’ils mènent pour la satisfaction de leurs revendications légitimes

• Tient à rappeler à la direction de la SNIM que le droit à la négociation et au dialogue social tout comme le droit de grève est un droit inaliénable des travailleurs et le fait de refuser de mener des négociations de bonne foi avec les travailleurs constitue une violation des dispositions de la convention de l’OIT N° 98 à laquelle notre pays a souscrit

• dénonce le mutisme inexpliqué des autorités publiques face la situation préoccupante de la SNIM

• Exhorte le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour amener la direction de la SNIM à s’engager immédiatement dans de véritables négociations avec les représentants des travailleurs pour sauver ce qui peut l’être.

• Lance un appel à l’ensemble de travailleurs de Mauritanie les invitant à exprimer leur soutien à la grève des travailleurs de la SNIM.

Nouakchott, le 19 Février 2015

Le Comité Exécutif