30-10-2016 00:00 - Festival de culture métisse : Pour tisser des liens culturels à travers la musique

Festival de culture métisse : Pour tisser des liens culturels à travers la musique

Journal Tahalil - La 4e édition du festival de culture métisse se déroule 26 au 29 octobre à Nouakchott et à l’Institut Français de Mauritanie (IFM).

Son promoteur, Lamine Kane, a indiqué que « ce festival est un prétexte pour créer et échanger les cultures à travers la musique pour la porter hors de nos frontières ».

C’était à l’occasion d’une conférence de presse organisée à l’IFM et à laquelle ont pris part ses invités notamment Arthur et Clémence deux frère et sœur qui viennent de Bordeaux (France), Carlou D du Sénégal mais aussi Marième Guèye dit Dioba qui évolue depuis l’année dernière au Sénégal. Le directeur de l’IFM, Stéphane Blanchon et Marie du Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) étaient aussi de la partie.

Le promoteur a ouvert la conférence par une minute de silence observée en la mémoire de son ex-chargé de communication, feu Cheikh Oumar Ndiaye emporté par une mort brutale en décembre dernier.

Abordant la conférence, Lamine Kane, a souligné l’importance d’organiser un tel festival qui revêt un cachet tout particulier cette année en ce sens que des activités sont prévues au niveau de la banlieue de Nouakchott. Un contact noué à travers les associations et les réseaux de la banlieue. Ceci pour sensibiliser la jeunesse de ces contrées en proie à l’immigration clandestine et à l’intégrisme. Deux phénomènes qui hantent le sommeil des jeunes et que Mr Kane considère comme un « mirage ».

Selon Lamine Kane, cette décentralisation pourrait amener les jeunes à mieux comprendre les dangers de ce phénomène. Car, à l’en croire, « on peut réussir sa vie grâce à la musique ». Des films comme « la pirogue » et « Tombouctou » ont été projetés pour mieux sensibiliser la jeunesse.

Le promoteur qui a eu l’occasion de voyager à travers le monde grâce à la musique, s’est dit jaloux du retard de son pays sur le plan culturel. « Je suis jaloux de ce que je vois à l’extérieur. C’est pourquoi, je veux faire quelque chose ici en Mauritanie. Il faut briser les sensibilités pour arriver à la cohésion sociale et au métissage culturel, se retrouver autour des questions essentielles pour contribuer au développement de notre pays » a-t-il souligné.

Stéphane Blanchon et Marie de l’IFM et du SCAC n’ont pas aussi manqué d’arguments pour souligner la disponibilité de leurs services respectifs à accompagner les acteurs culturels mauritaniens. C’est du moins leur mission et ils restent ouverts pour échanger, conseiller et orienter ces acteurs lorsque le besoin se fait sentir. « L’IFM est là pour promouvoir la culture et la musique » dit Stéphane tandis que Marie a tout bonnement indiqué que « le festival donne vie à la culture ».

Pour leur part, Arthur et Clémence du groupe « Le Calame », ils ont salué l’initiative du promoteur. « C’est très riche de rapprocher la culture et le langage » dit Arthur. « Nous avons l’habitude de métisser les cultures en Europe et nous le faisons aussi en Afrique » ajoute Clémence.

De son côté, Ibrahima Loucard dit Carlou D, a déclaré qu’il est fier d’être en Mauritanie aux côtés de ses frères et sœurs mauritaniens. «Je suis chez moi. Je viens pour la 3e fois et je garde de très bons souvenirs de la Mauritanie » dit-il. Quant à Dioba, « c’est une fierté pour moi de revenir en Mauritanie. Je suis au Sénégal mais mon esprit est là en Mauritanie ». D’ailleurs, son manager, Moussa Diop a souligné que « Dioba va profiter de son séjour pour lancer son nouveau album à l’occasion de la soirée réservée à l’IFM ».

Ce festival de culture métisse est une opportunité pour les artistes d’échanger leurs expériences pour mieux évoluer. Son promoteur Lamine Kane en est conscient de cette noble mission malgré les embûches qui se dressent à l’horizon. C’est d’ailleurs pourquoi, il a déploré le manque de volonté politique pour accompagner les acteurs culturels mauritanien. Tout compte fait, « nous ne baisserons jamais les bras pour atteindre nos objectifs », soutient-il.

I.Badiane




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