21-08-2018 07:45 - Adieu Kofi mon sauveur!
Kaaw Touré - Je viens d'apprendre avec une immense tristesse le rappel à Dieu de l'un des plus dignes fils de l'Afrique, Kofi Annan, du pays de Kwamé N'Krumah du Ghana, premier noir secrétaire général de l'ONU et Prix Nobel de la paix.
Je n'oublierai jamais cet homme de paix qui m'a sauvé de justesse grâce à son intervention diplomatique et efficace et ce dans un tournant décisif de notre lutte.
En effet, en 1999 suite aux pressions diplomatiques et pressantes du colonel Ould Taya, le gouvernement sénégalais fut obligé de m'expulser de son pays parce que mon activisme débordant dérangeait le régime du colonel Ould Taya et mettait du sable dans les relations entre les deux pays.
Le 7 juillet 1999, le colonel Ould Taya, par l'intermédiaire de son cousin ancien consul de la Mauritanie à Dakar Ould Aly, exigea mon extradition et je fus bloqué à l'aéroport LSS de Dakar par deux policiers sénégalais qui m'ont interdit d'aller à la salle d'attente et m'ont prié de les suivre, alors que j'avais déjà obtenu l'asile politique en Suède et effectué toutes les formalités requises.
Grâce à la vigilance de l'américaine Tami Sharpi, responsable de la réinstallation du HCR à Dakar qui m'avait accompagné et qui a suivi de loin mon interpellation est venue à mon secours.
Elle a alerté directement le délégué régional du HCR en Afrique de l'ouest qui a saisi le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan et qui à son tour saisit le président sénégalais Abdou Diouf pour lui demander de me laisser quitter le pays de la "Téranga" en toute sécurité et a demandé aussi si le Sénégal pouvait assumer la responsabilité historique de me livrer à Nouakchott et surtout de mon sort tragique certain après mon extradition en Mauritanie.
Ce que ce dernier n'a pas voulu assumer. C'est ainsi donc grâce à cet homme que j'ai échappé de justesse à une mort certaine entre les mains de la Police raciste et ethno-génocidaire de Nouakchott qui voulait avoir ma peau. Paix à son âme.
Je prie que la terre lui soit légère.
La lutte continue!
Kaaw Touré.