Terroir Journal - Comme la présente action, menée au mois de ramadan, entre le centre d’enrôlement et la Moughataa, les garrayes (instituteurs) sont encore passés cette fois-ci à l’action.

Ils sont plusieurs dizaines surtout des femmes à battre le macadam, empruntant un itinéraire très fréquenté en début de matinée. L’administration locale a laissé faire et accepté que ces garraye s’arrêtent devant la préfecture pour faire entendre leurs voix. Ils n’ont pas été inquiétés, par les forces de l’ordre et ont marché pacifiquement.

A leur passage, toutefois, il n’est pas rare d’entendre des voix s’élever. "on ndianguinta, ko kaalistan ndjilotodon", "maaat garru, lewdoulou ella l’vatha", traduit en langue de Molière "vous n’enseignez pas, vous ne cherchez que l’argent" ou "goonga mon, O ministre yo itté, O wadani haîdara", "vous avez raison, il faut enlever ce ministre, il n’a rien fait".

Devant la Moughataa, plusieurs orateurs ont pris la parole.Le corps professoral a également rejoint le mouvement.

C’est Abdallahi O Ridah qui a la version en arabe après la lecture du coran. Suivi de la lecture de la version en français Habsatou Mamadou BA suivi d’autres orateurs comme Harouna O Mohamed Vall, Mohamed Mokhtar Salem, Salamata Macina, Aliou DIA et Mahmouden, le leader syndical de Boghé. Voici le discours intégral.

« Honorables leaders syndicaux, ici présents ;

Chers enseignants et enseignantes

Mesdames, Messieurs ;

Nous voici ici regroupés pour une énième fois consécutive pour revendiquer nos droits légitimes.

Suite à notre dernière grève, vous avez constaté, à la fin du mois passé, des amputations significatives effectuées sur nos maigres salaires. Mais cela a pour objectifs chers collègues de décourager nos actions.

Même les inspecteurs se mêlent au combat pour produire des audios sur le watsapp et menacer les instituteurs en grève, parlant de l’éventualité de couper la prime de craie, les indemnités d’éloignements, de bilinguisme etc. En plus, les actions du ministre visent aussi à semer la division dans nos rangs.

Vous remarquerez que certains parmi nous qui sont allés en grève n’ont pas subi ces amputations.

Nous vous exhortons à persévérer dans le combat qui nécessite beaucoup de sacrifices. C’est toute la république qui nous observe, nous n’avons pas droit à l’erreur.

Notre combat est soutenu maintenant par les professeurs des collèges et lycées, ce qui doit davantage nous conforter dans le combat qui exige des sacrifices. Vive le corps professoral à bas le ministre.

Je vous remercie ».

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