26-11-2021 10:36 - Un nouveau fonds panafricain pour les aires protégées ?

Un nouveau fonds panafricain pour les aires protégées ?

RFI Afrique - En prémices au premier congrès des aires protégées africaines qui se tiendra du 7 au 12 mars à Kigali, un projet de mécanisme financier panafricain est en préparation.

Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), 700 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour la protection de la biodiversité. La Centrafrique compte 16 aires protégées, mises à rude épreuve par le changement climatique et les activités humaines.

Une petite partie seulement de ces aires bénéficient de fonds notamment de l'Union européenne.

Pour Nestor Waliwa, le directeur de la Faune et de la Flore en Centrafrique on est encore loin du compte : « Les fonds ne sont que pour le recrutement et la formation des écogardes, leur dotation en matériel, l'équipement pour la lutte anti-braconnage et peut-être l'achat de véhicules pour la mise en œuvre des activités sur le terrain. Ce sont surtout des aides très limitées avec des activités spécifiques aussi. Et il y a certains besoins qui ne sont pas couverts. Et cela ne couvre pas toutes les aires protégées, cela concerne seulement certaines aires protégées qui ne représentent même pas 40% de l'aire protégée totale. »

L'Union internationale pour la conservation est consciente de cette problématique. C'est pourquoi elle souhaite voir un mécanisme financier panafricain dédié aux aires protégées.

« À l'heure actuelle, je dirais que la première et la plus importante des choses est un appel à la fois aux gouvernements et aux divers partenaires de développement afin de mobiliser des ressources et de les accroître en faveur des aires protégées. C'est l'essentiel. Toutes les aires protégées connaissent d'énormes défis de financements parce qu'habituellement ils viennent du tourisme qui est aujourd'hui au point mort... Même si tout ne revenait pas aux aires protégées, mais pour une part dans les budgets des États. Ce que nous essayons de dire c'est qu'il faut augmenter les ressources pour protéger et maintenir ces aires », explique Luther Anukur, le directeur régional pour les régions d'Afrique orientale et australe de l'UICN.

Des financements de long cours et plus flexibles. L'activiste gabonais Marc Ona Essangui se questionne sur la gestion d'un tel projet : « Je voudrais d'abord m'interroger sur les résultats enregistrés avec les fonds existants. Nous avons par exemple au niveau de l'Union européenne le programme Ecofac depuis 30 ans. Est-ce qu'aujourd'hui si on fait le bilan des financements Ecofac au niveau du Gabon est-ce qu'on peut dire que les résultats soient positifs ou concluants ? Je réponds non. J'appelle à la vigilance parce que non seulement ces fonds sont gérés par des responsables que nous ne cessons de condamner, pour lesquels nous ne cessons d'interroger sur la gouvernance. La plupart de ces gouvernements finissent par prendre ces financements pour autre chose et malheureusement les résultats ne sont pas concluants. Donc, je suis pour qu'il y ait des financements, mais je ne suis pas pour la dilapidation depuis 30 ans comme cela se fait en Afrique. »

Sur la question de la redevabilité, l'Union internationale pour la conservation assure que des mécanismes de contrôle seraient mis en place.

Par : Charlotte Cosset




Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : RFI Afrique
Commentaires : 0
Lus : 867

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (0)