La Tribune de Genève - La Première ministre Élisabeth Borne a remis ce lundi la démission de son gouvernement au président Emmanuel Macron qui l’a acceptée, a annoncé l’Élysée.

Le lendemain de cette annonce, le président Emmanuel Macron a nommé à l’hôtel de Matignon son successeur: Gabriel Attal, jusqu’alors ministre français de l’Éducation et de la Jeunesse. Il devient le plus jeune premier ministre de la Ve République française à 34 ans et le premier ouvertement homosexuel.

La nomination a été officialisée par l’Élysée et confirmée à l’AFP par un responsable parlementaire du camp présidentiel.

Passation des pouvoirs à 14 h 30

La passation des pouvoirs entre Élisabeth Borne et Gabriel Attal, devenu mardi plus jeune premier ministre de la Ve République, aura lieu à partir de 14 h 30 à Matignon, ont annoncé les services de la Première ministre démissionnaire.

Les anciens et nouveaux chefs de gouvernement auront un entretien avant cette passation, ont précisé les services de Mme Borne, qui avait présenté sa démission lundi soir.

Emmanuel Macron et Gabriel Attal «sont convenus que son premier déplacement serait dans le Pas-de-Calais pour les inondations, aujourd’hui après la passation», a indiqué l’entourage du chef de l’État à l’AFP.

Opposition «responsable et rigoureuse»

Le patron des Républicains Éric Ciotti a promis au nouveau premier ministre Gabriel Attal une opposition «responsable et rigoureuse», tout en l’appelant à mettre un terme au «en même temps».

«La France a un besoin urgent d’action (et) d’une autre méthode de gouvernement», a réagi le député des Alpes-Maritimes dans un communiqué, plaidant pour que «la communication permanente» laisse place «à une politique de clarté et de fermeté».

Si Jean-Luc Mélenchon renvoie le nouveau premier ministre à son premier poste au gouvernement, pour Marine Le Pen, «les Français ne peuvent rien espérer» de Gabriel Attal.

Le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale Sylvain Maillard a quant à lui félicité Gabriel Attal sur le réseau social X.

Ministre de l’éducation

Les principaux syndicats enseignants ont déploré mardi un «passage éclair» de Gabriel Attal au ministère de l’Éducation, jugeant que ce poste n’avait été qu’«un marchepied» pour le nouveau titulaire de Matignon.

Nommé ministre de l’Éducation le 20 juillet 2023 en remplacement de Pap Ndiaye, Gabriel Attal, 34 ans, sera resté rue de Grenelle cinq mois et vingt jours, soit le 2e séjour le plus court à ce poste sous la Ve République, après celui de Benoît Hamon en 2014 (quatre mois et 24 jours).

Gabriel Attal a assuré qu’il resterait «toujours» aux côtés du monde enseignant, lors d’une réunion en visioconférence avec les chefs d’établissements (collèges, lycées).

«Je veux vraiment vous dire que je partage avec vous cette conviction que l’école, c’est l’arme la plus puissante que nous avons pour changer la société», a déclaré le ministre de l’Éducation à la fin de cette réunion, alors que l’annonce de sa nomination effective à Matignon se répandait dans les médias. «Quelles que soient les évolutions à venir, cette conviction, elle ne cessera jamais de m’habiter et (…) vous me trouverez toujours, toujours à vos côtés», a-t-il ajouté sans faire lui-même allusion à ses nouvelles fonctions.

Déménagement

Dans la matinée, la journaliste française pour BFMTV Perrine Vasque a publié sur X une vidéo prise devant le Ministère de l’éducation qui montre un camion de déménagement, suggérant l’élection de Gabriel Attal au poste de premier ministre.

Selon le média français BFMTV, «Élisabeth Borne qui n’a jamais siégé à l’Assemblée nationale devrait redevenir parlementaire.» Elle avait été élue pour la première fois députée dans le Calvados en 2022. Son entourage a aussi confirmé à BFMTV qu’elle a le «goût» du Parlement.