21-02-2024 07:00 - Editorial : Levée de l’immunité de Biram Dah Abeid : Est-ce le prélude à son élimination de la course à la présidentielle ?

Editorial : Levée de l’immunité de Biram Dah Abeid : Est-ce le prélude à son élimination de la course à la présidentielle ?

Initiatives News - La levée de l’immunité du député Birame Dah Abeid devrait faire l’effet d’une bombe. Elle intervient à un moment crucial, à quatre mois jour pour jour de l’élection présidentielle pour laquelle l’éternel second affutait ses armes pour y prendre part.

Mais rattrapé par ses démêlés judiciaires avec une plainte pour diffamation introduite le 13 février dernier par les avocats de Mohamed Ould Mouloud, Président de l’Union des Forces du Progrès (UFP), Birame risque de voir le piège se refermer sur lui si jamais, il écopait d’une condamnation, qui risquerait de le mettre hors de la course.

Et ce serait en tout cas un coup dur pour cet opposant dur à cuire, le seul qui donne du fil à retordre au pouvoir qui ne lui fera pas de cadeau.

La question qui se pose est de savoir pourquoi cette plainte, à ce moment précis et pourquoi cette plainte vient-elle de Mohamed Ould Mouloud un homme politique modèle issue de la vieille école, qui s’est opposé à tous les pouvoirs depuis l’indépendance du pays, qui aura tout vu et tout vécu et qui n’a jamais fait de vagues ?

Etonnant en tout cas, surtout quand on sait que cette accusation ou supposée diffamation n’est que du réchauffé. Birame l’a déjà faîte à plusieurs reprises et c’était toujours passé inaperçue.

D’ailleurs elle ne concernait pas que Ould Mouloud. Birame a cité nommément d’autres hommes politiques, y compris le président de la République. Mais personne d’entre eux n’a daigné répondre, sauf Ould Mouloud.

Ne s’agit-il pas d’un coup monté contre Birame pour l’empêcher de briguer le suffrage des mauritaniens ? Est-ce là l’application d’une clause sécrète du Pacte Républicain signé entre le parti au pouvoir, l’UFP et le RFD ?

Le pouvoir prendra-t-il le risque d’éliminer le seul candidat potentiellement crédible au risque de ternir un peu plus la démocratie mauritanienne qui peine encore à se relever de la mascarade des élections générales de 2023 unanimement dénoncées par toute la classe politique, opposition et majorité ?

Birame n’est-il pas sanctionné pour ses sorties très peu diplomatiques contre des ministres et autres hauts responsables du pouvoir qu’il n’a pas ménagé depuis sa rupture avec le président Ghazouani ? Les événements de Rkiz en 2023 et en 2024 n’ont-ils pas été la goûte qui a fait déborder le vase ?

Quoiqu’il en soit, Birame risque de laisser des plumes dans cette affaire. Son excès de confiance, son discours cru et sa carence diplomatique risquent de lui coûter cher.

La plainte déposée le 13 du mois courant devant le Procureur de Nouakchott Ouest n’a pas traîné. Elle a été traitée avec toute la diligence requise et ce malgré la mutation du procureur qui a été remplacée au cours de la semaine.

La procédure est allée très rapidement pour aboutir aujourd’hui, tout juste une semaine plus tard à la levée de l’immunité parlementaire.

Selon Me Lô Gourmo, l’un des avocats de Mohamed Ould Mouloud et par ailleurs premier Vice président de l’UFP il s’agit d’une plainte pour diffamation, dénonciation calomnieuse et insulte qui relèvent du droit commun.

C’est dire que Birame risque gros. Tombera-t-il sous le coup d’une condamnation qui freinera ses ardeurs pour la présidentielle de 2024 ?

Un scénario à la Sonko n’est pas à exclure.

Bakari Guèye





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Commentaires (4)

  • Buwuelm (H) 24/02/2024 04:16 X

    1. Excellente analyse pour celui-ci. Développement oblique pour celui-là. Expression d’arrière-pensées pour tel autre. Chacun y va comme bon lui semble, mais la réalité pourrait être tout autre. Je pense que Monsieur Birame (ou Biram), est allé trop loin dans ses dérives. Il devait s’attendre à sa situation actuelle, plongée dans le doute. Je crois qu’il était devenu très agressif au fur et à mesure que la date de la présidentielle de 2024 (confirmation à venir) approchait. Des sondages personnels ont certainement donné à cet abolitionniste et farouche opposant, des ailes et il a cru qu’une offensive à tout vent, pourrait lui être bénéfique en lui faisant gagner d’hypothétiques voix.

    Malheureusement, Mohamed Ould Mouloud, l’une des dernières cibles de M. Birame, est un roc, et ne voudra pas lâcher une si belle prise. Ould Dah Abeid, irréfléchi par moment, s’est engagé dans une attaque hasardeuse, qui risque de lui faire perdre de précieuses plumes, hautement nécessaires pour les prochaines joutes. Je devine, qu’au sortir de cet épisode, il changera de stratégie. Il y IRA (aller au futur simple) de sa survie politique.

    2. J’ai découvert dans l’article ci-contre, un mot : « goûte » de la bonne expression : « la goutte qui fait déborder le vase », mot, que l’Académie française ignore pour le moment. De la main d’un arabophone mauritanien, cela ne me surprendrait guère, vu les circonstances atténuantes possibles, mais l’utilisateur de ce mot est une icône de la promotion de la langue française en Mauritanie. M. Guèye n’est pas censé faire une erreur pareille, surtout que cette métaphore est très populaire. Si, après sa lecture du texte présenté, il avait fait lire quelqu’un d’autre, peut-être que l’anomalie ne serait jamais passée. C’est bien dommage ! En tout cas, ceci est une simple invite, destinée aux futurs malmeneurs de la langue de Molière.

  • mdmdlemine (H) 21/02/2024 19:04 X

    Excellente analyse comme d'habitude. Une approche posée qui va jusqu'au bout, sans verser dans la partialité. Chapeau!

  • Sahelien-morali (H) 21/02/2024 18:32 X

    Extraits-Diaspora pages-- Intrigant cet article de Initiatives News ! Vous vous étonnez que Oul Mouloud porte plainte contre Biram alors que d’autres n’avaient pas porté plainte suite à des attaques venant de Biram. Mais vous ne vous vous êtes pas étonné que Biram a attaqué Oul Mouloud de façon délibérée en l’accusant (diffamant) sans preuve (jusqu’à présent du moins) et en refusant de retirer ses propos et de s’excuser. Vous ne vous êtes pas posé des questions pourquoi Biram est le seul à attaquer Oul Mouloud de cette manière, en l’attaquant sur la chose qu’il a de plus cher, sur la seule arme que Oul Mouloud possède qui est son intégrité, sa carrière politique parmi les plus irréprochables, en essayant de le discréditer de la façon la plus méchante en faisant croire à ses collègues militants et partis de l’opposition qu’il a bénéficié de sommes énormes sans les en informer. Dans l’article vous dites que Biram avait attaqué d’autres personnes, le président de la République, le président du parlement, qui n’avaient pas porté plainte. Il s’agit là de personnes investies de hautes responsabilités publiques et qui, malgré la loi sur la protection des symboles de l’Etat, ils font souvent l’objet d’attaques et d’accusation provenant de tout le monde, de B, des blogueurs…Ils ne portent pas plainte mais les autorités agissent à leur place et les défendent parfois en procédant à des arrestations, des interrogatoires… Quant à Oul Mouloud, il n’est pas investi de hautes responsabilités publiques, il est plus vulnérable, il n’a que la justice, comme moyen de défense contre ce genre d’attaques. Dans cet article, vous vous êtes demandé s’il ne s’agit pas d’un coup monté par le régime contre Biram, Mais apparemment vous ne vous êtes pas posé des questions pourquoi Biram attaque-t-il Oul Mouloud délibérément de cette manière sans preuve et en refusant de s’excuser. Pour le compte de qui travaille Biram en agissant ainsi ? A qui profite le crime ? Biram agit-il pour le compte de certraines personnes du Regime, comme il le faisait au temps de Oul Abdel Aziz, pour éloigner Oul Mouloud de façon feutrée ? Biram agit-il pour le compte d’autres personnes qui ont des visées dans la campagne présidentielle ? Biram espère-t-il que le régime actuel pourra l’utiliser comme candidat opposant qui ne peut gagner pour bien meubler la campagne. D’habitude vos articles d’analyses sont assez objectifs et neutres. Vous auriez pu compléter les analyses de cet article pour mieux nous éclairer sur cette affaire assez mystérieuse. Nous espérons que vous le ferez.

  • YAWARE (F) 21/02/2024 12:23 X

    Après avoir réduit l'opposition à sa plus simple expression avec ce pacte non républicain des deux vielles formations en déchéance sur l'échiquier politique un seul leaders semble encore résister à cet banquet et en optant cette position Biram devient le seul challenger républicain qui constitue une menace réelle pour le pouvoir en place.Et au vu des événement qui se déroule au Sénégal la Mauritanie ne peut pas déroger à ce vent changement encore que au Sénégal le régime en place ne manque pas de bilan matériel contrairement au pouvoir sortant qui peinent encore à mettre quelques choses de palpable sur la table .Et de ce point de vue là porte est grandement ouverte pour l'opposition sérieuse de rivaliser coudé à coude avec le régime sortant.l'occasion pour le changement de régime politique est à portée de main pour tout candidat de l'opposition qui a matière à vendre au peuple pour le peuple en vue d'évincer le pouvoir sortant .