Euronews - L'armée israélienne dit avoir intercepté dimanche un missile venant du Yémen et "qui s'approchait d'Israël", au lendemain de son raid au Yémen ayant fait trois morts et plus de 80 blessés selon les rebelles houthis.

Cette interception de drone intervient alors que l'armée israélienne a déclaré avoir frappé plusieurs cibles houthies dans l'ouest du Yémen en réponse à une attaque de drone revendiquée par le groupe rebelle qui a tué une personne à Tel-Aviv vendredi.

Plusieurs "cibles militaires" ont été touchées dans la ville portuaire de Hodeidah, à l'ouest du pays, a déclaré l'armée israélienne, ajoutant que cette frappe était une riposte aux "centaines d'attaques menées contre l'État d'Israël au cours des derniers mois".

Le gouvernement de la capitale Sanaa, dirigé par les Houthis, a déclaré que des installations de stockage de pétrole avaient été touchées, ainsi qu'une centrale électrique. Le communiqué indique qu'il y a eu des victimes civiles, mais ne donne pas de chiffres.

Un porte-parole des Houthis a dénoncé ce qu'il a qualifié d'"agression flagrante" de la part d'Israël.

"Les forces armées yéménites confirment qu'elles répondront à cette agression flagrante et que, avec l'aide de Dieu, elles n'hésiteront pas à frapper les cibles vitales de l'ennemi israélien. Elles réaffirment leur déclaration antérieure concernant la déclaration de la zone de Jaffa occupée comme zone dangereuse", a déclaré le général de brigade Yahya Saree.

Dans une allocution télévisée prononcée samedi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que Hodeidah n'était pas un "port innocent", ajoutant qu'il s'agissait du principal point d'entrée au Yémen des armes provenant de l'Iran, principal soutien des Houthis.

"Comme le Hamas et le Hezbollah, les Houthis font partie intégrante de l'axe du mal iranien. Cet axe ne travaille pas seulement contre Israël, il menace la paix du monde entier. Israël attend de la communauté internationale qu'elle redouble d'efforts contre l'Iran et ses mandataires, qu'elle freine l'agression iranienne et qu'elle protège la liberté de navigation internationale", a-t-il déclaré.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré que la frappe sur Hodeidah était "une action exclusive" et qu'aucune autre partie n'était impliquée.

"Les attaques des Houthis sont des actes d'agression, une violation du droit international et une menace pour la paix et la sécurité internationales. Aujourd'hui, Israël a intensifié ses actions d'autodéfense contre ces attaques", a-t-il déclaré.

Les frappes israéliennes seraient les premières sur le sol yéménite depuis le début de la guerre contre le Hamas en octobre. Elles menacent d'ouvrir un nouveau front dans la région, alors qu'Israël lutte contre les mandataires de l'Iran, notamment le Hezbollah au Liban et les milices dispersées en Syrie.

La frappe de samedi intervient après que les Houthis ont revendiqué une attaque de drone qui a touché une partie du centre de Tel-Aviv, près de l'ambassade des États-Unis, tôt vendredi matin.

Une personne a été tuée, un homme de 50 ans qui venait de quitter le Bélarus pour s'installer en Israël, et dix autres personnes ont été blessées.

Les Houthis ont lancé à plusieurs reprises des drones et des missiles en direction d'Israël tout au long de la guerre qui dure depuis neuf mois, par solidarité avec le peuple palestinien.

Pour la même raison, le groupe a également pris pour cible des navires de la mer Rouge qu'il prétend liés à Israël, mais la plupart des navires touchés n'ont que peu ou pas de rapport avec Israël.

Face à ces tirs de drones ou de missiles sur des navires commerciaux, des forces militaires occidentales ont déployé des moyens maritimes dans la zone et ont frappé à de multiples reprises des installations militaires houthies au Yémen ces cerniers mois.

Par Euronews avec AP