06-09-2024 21:45 - France: le nouveau Premier ministre Michel Barnier consulte, mais reste sous la menace du RN

France: le nouveau Premier ministre Michel Barnier consulte, mais reste sous la menace du RN

RFI - Les discussions se passent « très bien », selon Michel Barnier. Le nouveau Premier ministre français consulte, depuis ce vendredi 6 septembre, les formations politiques, avec pour objectif de former rapidement un gouvernement.

Des discussions positives et « pleines d'énergie », dit le chef du gouvernement, qui n’a pour l’instant vu que ses alliés. Mais le passage devant l’Assemblée nationale s’annonce rude.

Il a attaqué ses consultations par le plus simple. Michel Barnier s’est entretenu, ce 6 septembre dans la matinée avec ses alliés, en recevant tout d'abord Gabriel Attal, son prédécesseur, désormais patron du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée. Il a ensuite enchaîné avec les responsables de son propre parti, Les Républicains (LR).

De quoi faire les premiers pas en vue de la formation du gouvernement qui comprendra, c'est désormais officiel, des membres de LR, même si, pour la forme, Laurent Wauquiez, patron de la droite républicaine à l'Assemblée, conditionne cette participation au programme qui sera porté par Michel Barnier.

On est en réalité davantage dans un mécano gouvernemental avec des négociations sur la répartition des postes régaliens – Intérieur, Économie, Justice, Armées – plus que sur une vraie discussion de fond. Celle-ci se jouera davantage dans l'hémicycle.

Le RN a les cartes en main

Avec plus de 140 députés, le Rassemblement national (RN) et ses alliés, ex-Républicains menés par Éric Ciotti, peuvent assez facilement renverser le gouvernement, la coalition de gauche et ses 193 députés ayant d'ores et déjà l'intention de censurer Michel Barnier et son équipe.

Le Premier ministre fait donc face à une double cohabitation : la première, avec Emmanuel Macron. Même si le chef de l'État a, semble-t-il, l'intention de donner une certaine liberté à Michel Barnier, en n'envoyant pas, par exemple, de conseillers aux réunions interministérielles.

Mais celui-ci devra aussi donner constamment des gages à l'extrême droite, car celle-ci a annoncé vouloir « juger sur pièces » sans rien s'interdire. Le député RN, Thomas Ménagé, invité de RFI ce 6 septembre, estime ainsi que son parti « n’a absolument pas abandonné la possibilité d’une censure ».

Un programme de gouvernement lorgnant vers l’extrême droite ?

Le futur gouvernement va donc devoir convaincre le RN pour se maintenir. Dès jeudi soir, Michel Barnier a évoqué les thèmes de la sécurité, de l’immigration et du pouvoir d’achat comme priorités. Son profil politique est aussi assez cohérent pour séduire l’extrême droite : en 2021, lors de la primaire LR pour désigner le candidat à la présidentielle, il avait proposé un moratoire sur l'immigration, soit la position de Marine Le Pen.

Toute la difficulté pour le Premier ministre sera de faire accepter au camp présidentiel et à son aile modérée des politiques inspirées de l'extrême droite. Des centristes qui peuvent toutefois se laisser convaincre par le contexte, à l’image de la loi asile immigration adoptée voilà quelques mois par l’ex-majorité et qui reprenait déjà des concepts et des propositions directement venues du RN.

La gauche hors jeu ?

La situation est plus confortable, ce 6 septembre, pour le Nouveau Front populaire qu'elle ne l'était en début de semaine, quand le nom de l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve circulait encore pour Matignon. Désormais, les choses sont claires, il y a en réalité deux blocs à l'Assemblée : l'un allant du centre à l'extrême droite et l'autre à gauche.

Dans la perspective de nouvelles législatives anticipées, ce n'est pas forcément une mauvaise chose pour le NFP. À condition, bien sûr, d'éviter l'autosabotage, comme ce fut le cas avec la précédente union de la gauche, la Nupes.

La première mobilisation contre le nouveau Premier ministre ne sera cependant pas unitaire : si LFI, le PCF et les Écologistes participeront ce samedi 7 septembre aux marches de protestations initiées par les organisations de jeunesse, le PS, lui, n’ira pas.

Par : Aurélien Devernoix



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Source : RFI
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