Sud Quotidien -- « Mon devoir de servir ». Tel est l’intitulé de l’ouvrage, qui porte la signature de Ousmane Mamoudou Kane.

La cérémonie de présentation a eu lieu ce samedi 24 mai, à Dakar, à la salle Amady Aly Dieng de l’Harmattan. M. Kane, rappelle-t-on, a été vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie, directeur général de la Société nationale des mines de Mauritanie (SNIM) et ministre mauritanien des Finances, de l’Economie et de la Promotion des Secteurs productifs.

Du Fouta à l’Ecole polytechnique de Paris et l’Ecole nationale supérieure des Mines de Saint-Etienne, du secteur minier mauritanien à la Banque africaine de développement (BAD) en tant que vice-président, de la Banque centrale de Mauritanie en qualité de gouverneur à la direction de la Société nationale des mines de Mauritanie (SNIM), jusqu’au ministère des Finances, de l’Economie et de la Promotion des Secteurs productifs, l’ingénieur des mines de formation Ousmane Mamoudou Kane retrace son parcours dans un ouvrage intitulé « Mon devoir de servir ».
Dans le livre paru aux Editions L’Harmattan et préfacé par l’ancien ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la Coopération Ahmedou Ould Abdallah, l’auteur y raconte de nombreux épisodes de sa vie, ses premiers pas dans la vie professionnelle.

Sur près de 300 pages, il y parle également de l’école moderne mauritanienne, des grandes écoles françaises, de la gouvernance des institutions nationales et internationales, de la vie politique et socio-culturelle de son pays.

De quoi faire du livre une « mine d’informations du plan de la géographie, de l’histoire, de la culture, de la politique, de l’économie, de la vie en Mauritanie, de la psychologie des hommes », selon l’ancien ministre sénégalais de la Culture Abdoulaye Elimane Kane. « En lisant cet ouvrage, je comprends un peu mieux les rouages de cette grande institution qu’est la BAD. C’est la même chose sur la politique de développement concernant les sociétés minières », a-t-il fait savoir.

Pour sa part, le polytechnicien Papa Gana Mbengue dit retenir du livre-mémoires « deux extrémités ». Il s’agit de « Tékane, l’origine, le général Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, l’actuel président de Mauritanie ». « Entre les deux, c’est là que se trouve le cœur du livre », a-t-il indiqué. Aussi, ajoutera-t-il : «c’est toute une odyssée pour moi, réellement, que je note.

C’est comme un torrent qui dévale, charriant, j’allais dire, un récit d’une précision au laser. Tout y passe, du parcours académique, parcours professionnel, à l’analyse froide de la vie politique et socio-culturelle de sa Mauritanie ».

En effet, si Ousmane Mamoudou Kane a décidé d’écrire « Mon devoir de servir », c’est parce qu’il veut, a-t-il dit, « comprendre son destin ». Ingénieur des mines de formation, il a fait le plus gros de sa carrière dans les finances. « Pourquoi j’ai quitté la Mauritanie ? Pourquoi je me suis retrouvé à la BAD ? Pourquoi au sein de la BAD, on m’a trimballé dans des fonctions auxquelles je ne pensais jamais ? Le retour à la Mauritanie, dans des domaines où j’étais totalement ignorant au départ, etc.

C’est ça que le livre, essayer de comprendre. Pourquoi j’ai eu ce destin », a expliqué l’auteur. Non sans confier qu’au départ, il a été encouragé à écrire que par « simple plaisir » pour lui-même. « Je me suis amusé à le faire. J’ai trouvé énormément de plaisir à le faire pour moi-même, mes enfants, mes petits-enfants. Après, ça devenait comme une sorte de devoir. Il y a des choses que je devais dire. Il y a des choses que les gens ne savent pas. Il fallait que je les dise », a-t-il précisé.

A l’occasion de la cérémonie de dédicace qui a réuni des cadres, la famille et les amis de l’auteur, les témoignages fusaient de partout sur son parcours « remarquable » et ses valeurs humaines. « Je suis banquier et j’ai connu des pays qui étaient dans la zone monétaire CFA et des pays qui étaient en monnaie unique.

Et je sais combien, quand on est gouverneur d’une banque centrale dans certains pays, si on n’a pas l’éthique chevillée au corps, on peut commettre toutes les dérives. L’enrichissement est très facile.

Mais, avant même d’être gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie, il a été directeur des achats à la BAD à des périodes très importantes en termes d’équipement, d’agrandissement, d’aller dans les autres pays, des bureaux régionaux. Quelqu’un qui aurait voulu s’enrichir, tricher, aurait pu le faire. Ousmane est resté dans la très grande droiture », a confié l’ancien ministre sénégalais de l’Economie et des Finances Amadou Kane.

Selon les intervenants, l’auteur de « Mon devoir de servir » constitue un exemple pour la jeunesse. « L’Afrique a besoin de ces grands hommes qui se battent pour son développement. Ousmane, assurément, est de ceux-là. La génération actuelle doit s’en inspirer. Son parcours est un modèle incontestable de réussite et mérite d’être donné un exemple », confie Papa Gana Mbengue.

Abdoulaye Elimane Kane de renchérir : « Les leçons de vie que cet ouvrage contient méritent d’être connues par les jeunes générations, et c’est l’une des fonctions des mémoires, des autobiographies et des récits de vie. Les adultes et les responsables de nos sociétés africaines aussi doivent en prendre connaissance à des fins de comparaison, de discussion et d’élaboration d’hypothèses de travail ou de solutions à nos problèmes de développement ».

Mariame DJIGO