27-05-2025 11:27 - Algérie - Mauritanie : Vers un accord préférentiel et le développement du commerce frontalier

ELWATAN - A l’issue de sa neuvième session tenue à Nouakchott les 23 et 24 mai, le Conseil d’affaires algéro-mauritanien a appelé à la mise en place d’un accord préférentiel couvrant une sélection de produits, tout en encourageant le développement du commerce de troc comme levier économique pour les zones frontalières.
La rencontre s’est tenue en marge de la Foire des produits algériens, organisée dans la capitale mauritanienne du 22 au 28 mai.
Elle a réuni plusieurs représentants institutionnels et économiques des deux pays. Côté algérien, étaient notamment présents le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, le directeur de la promotion et du soutien aux échanges économiques au ministère des Affaires étrangères, Rabah Fassih, ainsi que des représentants du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) et de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI).
La partie mauritanienne était représentée par la ministre du Commerce et du Tourisme, Zeinebou Ahmednah, et divers représentants des autorités économiques nationales.
Comité technique mixte ad hoc
Au terme de deux jours d’échanges, le Conseil d’affaires a formulé, selon l’agence APS, plusieurs recommandations visant à structurer et fluidifier les relations économiques bilatérales. Parmi les points clés figure l’appel à la signature d’un accord préférentiel encadrant un ensemble de produits identifiés comme stratégiques.
Ce dispositif viserait à faciliter l’accès réciproque aux marchés des deux pays, en réduisant ou supprimant certains obstacles tarifaires et non tarifaires. Ce Conseil d’affaires a également plaidé pour la création rapide d’un comité technique mixte ad hoc, chargé de piloter les discussions techniques liées à cet accord, et pour la conclusion d’un accord de transport routier entre l’Algérie et la Mauritanie, afin de mieux encadrer les flux de marchandises.
L’un des axes mis en avant concerne la relance du commerce de troc, une pratique ancienne adaptée aux réalités des zones frontalières enclavées.
Ce type d’échange, s’il est bien encadré juridiquement et logistiquement, souligne-t-on, pourrait représenter une alternative dans les régions où les circuits classiques d’import-export restent limités.
Le Conseil d’affaires voit en lui un outil de développement local à part entière.
Par ailleurs, les participants ont insisté sur la nécessité d’assouplir les transactions financières entre les deux pays, et de mettre en place des cadres juridiques adaptés pour l’importation et l’exportation du bétail, secteur très important pour les deux économies.
Une attention particulière a été portée à la simplification des procédures administratives encadrant les activités des entreprises, afin d’encourager les opérateurs à s’engager durablement. La question des infrastructures de transport a également été au centre des discussions.
Le Conseil d’affaires a recommandé de renforcer et régulariser la ligne maritime existante entre l’Algérie et la Mauritanie, tout en appelant à l’ouverture de nouvelles lignes maritimes directes reliant différentes villes des deux pays. Il a aussi été question d’accélérer la réalisation de la route reliant Tindouf à Zouerate (Mauritanie), axe important pour la circulation des biens dans cette région désertique, et de favoriser la participation des entreprises aux activités économiques organisées dans les deux pays.
Les représentants officiels des deux pays ont souligné la volonté commune d’intensifier les échanges dans un cadre «structuré», tout en tenant compte des réalités propres à chaque territoire. L’Agence mauritanienne de promotion des investissements a profité de la rencontre pour présenter les opportunités offertes par le climat d’affaires local, dans une logique d’attractivité mutuelle.
Amel Blidi