AGENCE ECOFIN - Un premier point d’échange Internet avait été mis en service en Mauritanie en 2016. Début mai 2025, le pays a franchi une nouvelle étape avec l’inauguration d’un centre de données certifié Tier 3.

Le gouvernement mauritanien a inauguré, le mardi 27 mai, un nouveau point d’échange Internet (IXP) au siège d’International Mauritania Telecom (IMT). L’initiative est présentée comme une étape majeure dans le renforcement de la souveraineté numérique nationale.

Elle illustre les efforts des autorités pour renforcer l’infrastructure numérique nationale, trois semaines après l’ouverture d’un centre de données à Nouakchott.

« Ce centre constitue une infrastructure numérique stratégique, conçue pour localiser le trafic de données et le sécuriser grâce à une plateforme d’échange locale. Il permet ainsi d’améliorer la vitesse d’accès aux données, de réduire les coûts de l’Internet et de renforcer la sécurité des informations », souligne le ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration dans un communiqué.

Ces efforts peuvent s’inscrire dans le cadre de « l’Agenda national de transformation numérique 2022-2025 ». À travers cette feuille de route, l’exécutif ambitionne de faire du numérique un véritable levier de développement socio-économique du pays. Une infrastructure numérique robuste est essentielle pour accompagner cette transformation, notamment en matière de numérisation des services administratifs.

Dans cette optique, les autorités mauritaniennes travaillent à la connexion du pays à un nouveau câble sous-marin à fibre optique, en complément de l’unique câble ACE, opérationnel depuis 2011. Ce dernier, régulièrement affecté par des pannes, fragilise l’accès à Internet à l’échelle nationale. À noter que la Mauritanie avait déjà lancé un point d’échange Internet national, baptisé « RIMIX », en juin 2016.

Malgré ces efforts, les Nations unies ont attribué un score de 0,5824 sur 1 à la Mauritanie en matière de développement de l’infrastructure télécoms en 2024. En ce qui concerne le développement des TIC, l’Union internationale des télécommunications (UIT) lui a attribué un score de 55,5 en 2024 et il se positionne au 21e rang africain sur 47 nations.

L’organisation indique que les réseaux 3G et 4G couvraient respectivement 43,9 % et 34,7 % de la population en 2022. En 2023, le taux de pénétration d’Internet atteignait 37,4 %, tandis que celui de la téléphonie mobile s’élevait à 79,1 %.

Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji