03-06-2025 10:37 - La coopération avec la Chine contribue à bâtir la "Grande Muraille Verte" de l'Afrique, selon la ministre mauritanienne de l'Environnement
Xinhuanet - La ministre mauritanienne de l'Environnement et du Développement durable, Messouda Baham Mohamed Laghdaf, a déclaré que le Parc des technologies vertes sino-africain ne se limitait pas à un projet bilatéral, le qualifiant de "révolution verte en gestation".
Ce projet offre un modèle reproductible et évolutif pour lutter contre la désertification et promouvoir le développement vert en Afrique subsaharienne, a-t-elle affirmé dans un entretien accordé récemment à Xinhua.
Depuis la signature du premier accord de coopération entre la partie mauritanienne et l'Académie des sciences de Chine (ASC) en 2017, le projet a enregistré une série de résultats notables en Mauritanie, a observé Mme Laghdaf.
Parmi ces réalisations figurent la stabilisation réussie de 100 hectares de terres sablonneuses, dont quatre hectares transformés en oasis productifs de manière durable grâce aux technologies chinoises de fixation des dunes, ainsi que la formation de 45 techniciens locaux aux méthodes de reboisement accéléré.
Le projet a également permis la création directe de 120 emplois au profit des communautés locales, a-t-elle précisé.
"Nous avons récemment signé un nouveau protocole avec Sinoway pour un projet de reboisement de 10.000 hectares, marquant une nouvelle étape de notre coopération", a indiqué la ministre, en référence à la société Sinoway Holdings (Beijing) Co., Ltd.
Ce projet a non seulement amélioré l'environnement local, mais aussi rehaussé le niveau de vie des habitants.
Grâce aux systèmes d'irrigation à énergie solaire fournis par la Chine, le taux de survie des semis dans le Parc des technologies vertes dépasse les 90%. Dans les zones environnantes du projet, 15 villages s'apprêtent à établir des jardins potagers communautaires, et des femmes prévoient de lancer des coopératives de fruits secs à partir des pépinières locales.
Ce modèle de développement intégré permet à la fois la restauration écologique et l'autonomisation des communautés, a estimé Mme Laghdaf.
La ministre de l'Environnement a qualifié la Chine de partenaire "irremplaçable" de la Mauritanie dans les domaines de la science et de la technologie.
Elle a cité en exemple l'Institut d'écologie et de géographie du Xinjiang. Celui-ci, relevant de l'ASC, a installé cinq stations météorologiques intelligentes pour l'Agence nationale mauritanienne de la Grande Muraille Verte, et a introduit, en partenariat avec des entreprises chinoises, des systèmes de semis aériens et des équipements complets de fixation des dunes.
"Depuis 2020, la Chine envoie chaque année trois groupes d'experts en Mauritanie", a-t-elle noté. "A ce jour, trois techniciens mauritaniens et 25 ouvriers ont acquis des compétences pratiques en matière de lutte contre l'ensablement, de plantation d'arbres, de culture de semis, entre autres."
"Nous œuvrons à la création d'un Centre de contrôle de la désertification sino-mauritanien, que nous espérons voir devenir une plateforme de démonstration de la coopération écologique sino-africaine", a poursuivi Mme Laghdaf. Le centre devrait fournir un appui scientifique, faciliter la formation et favoriser l'adoption locale de technologies, en apportant des solutions systématiques à la lutte contre la désertification en Afrique de l'Ouest.
La ministre a exprimé sa reconnaissance pour les avancées de la Chine dans le domaine des technologies vertes et de la gouvernance écologique, soulignant le rôle important que joue la Chine dans la promotion de la coopération internationale en matière de préservation des ressources naturelles.
L'expérience chinoise en matière d'amélioration de la qualité environnementale, de transition verte et de restauration des écosystèmes constitue une source d'inspiration précieuse pour les pays africains comme la Mauritanie, a-t-elle ajouté. "Notre ministère a participé à de nombreux échanges de projets et collaborations techniques avec des instituts de recherche chinois, notamment l'Académie des sciences de Chine et ses instituts affiliés, établissant ainsi un mécanisme solide d'échange de talents."
Mme Laghdaf a souligné que la philosophie du développement vert de la Chine était en adéquation avec le consensus international sur la lutte contre la désertification, le changement climatique et la biodiversité. "Elle traduit une compréhension systémique de la sécurité écologique mondiale."
La démarche chinoise en matière de développement vert est désormais intégrée aux politiques nationales de développement de la Mauritanie, a-t-elle fait remarquer.
La ministre a insisté sur le rôle de plus en plus important de la Chine dans la coopération écologique bilatérale et multilatérale, notamment en comblant le fossé Nord-Sud par le biais d'un appui technologique et financier.
Les technologies chinoises ont permis d'intégrer l'initiative de la "Grande Muraille Verte de l'Afrique" dans plusieurs mécanismes de financement internationaux, apportant des résultats concrets pour les pays africains lors des forums multilatéraux sur le climat et la désertification, a-t-elle indiqué.
Dans le cadre du Groupe des 77 et la Chine, Beijing a soutenu l'adoption par les pays africains d'une série de résolutions clés sur le climat et la désertification, a rappelé Mme Laghdaf.
"Notre coopération avec la Chine est profondément intégrée", a-t-elle dit, la décrivant comme un mélange de technologie de pointe, de transfert de savoir-faire et de financement innovant.
Par exemple, 85% des sites de surveillance écologique utilisent des systèmes chinois, et les techniques de lutte contre l'ensablement du Xinjiang ont été adoptées en Mauritanie, a-t-elle fait savoir.
Il s'agit d'un partenariat véritablement mutuellement bénéfique, sans conditions politiques, axé sur l'adaptation locale pour garantir son alignement avec les plans de développement nationaux de la Mauritanie, a-t-elle jugé.
Se projetant dans l'avenir, la ministre a déclaré qu'à l'occasion du 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la Mauritanie, la coopération verte sino-africaine est entrée dans une phase de consolidation en profondeur.
"La construction de la 'Grande Muraille Verte' de l'Afrique n'est plus un rêve. C'est une réalité qui pousse racines grâce à cette coopération exceptionnelle", a-t-elle conclu.