27-08-2025 14:45 - Des pêcheurs déplacés manifestent à Nouadhibou : “Un mois de promesses non tenues”

SHEMS MAARIF - Plusieurs membres du mouvement dit “Bousni et Terkah” ont entamé, ce lundi, un sit-in illimité devant les locaux de la wilaya de Nouadhibou. Ils dénoncent le non-respect d’un accord conclu avec les autorités il y a un mois, portant sur l’aménagement de la zone de “Bonnette”, où ils ont été relogés.
Les manifestants ont brandi des pancartes réclamant justice et dénonçant leur déplacement forcé de leurs zones d’origine — Bousni et Terkah — vers une zone qu’ils estiment toujours inadaptée à l’exercice de leurs activités de pêche.
« Depuis deux mois, nous vivons dans des conditions difficiles. La zone vers laquelle on nous a déplacés n’a pas été aménagée comme promis, » a déclaré à l’Agence Al-Akhbar Ahmed Ould Sidi Ahmed, alias “Jamal”, l’un des leaders du mouvement.
Il affirme que les autorités, ainsi que la direction du Port de la Baie du Repos (Khalij Er-Raha), avaient pris l’engagement formel de préparer la nouvelle zone dans un délai d’un mois. Mais depuis, rien n’a été fait, selon lui.
Il déplore la dégradation de leurs moyens de travail, notamment la casse de plusieurs pirogues due à l’absence d’infrastructures de base. Il évoque également le manque de blocs de glace, de stations-service, et même d’abris, rendant les conditions de vie et de travail extrêmement précaires.
« Nous avons signé un accord par écrit, nous avons coopéré, mais le port n’a pas respecté ses engagements. Nos coûts ont doublé et nous ne pouvons plus tenir, » insiste-t-il.
De son côté, un autre responsable du mouvement, Fiyah Ahmed Salem, a rappelé que ces pêcheurs déplacés sont des citoyens qui ne cherchent qu’à gagner leur vie dignement, mais qu’ils se retrouvent dans une situation intenable.
Il ajoute que les autorités et les responsables du port se sont bien rendus sur place, ont constaté l’état des lieux et demandé un mois de délai. Mais aucun aménagement n’a été effectué : le littoral reste encombré, aucune glace disponible, pas de carburant, ni d’infrastructure minimale.
Les manifestants appellent les autorités locales à intervenir de toute urgence pour les rétablir dans leurs droits, voire à les ramener dans leurs zones d’origine, mettant en avant la détresse de milliers de citoyens qui travaillent dans le secteur de la pêche depuis des décennies.