27-10-2025 10:15 - Pénurie de carburant : au Mali, la junte suspend les cours à l’école et l’université
JEUNE AFRIQUE - Les militaires au pouvoir à Bamako ont également annoncé des restrictions d’approvisionnement, avec une priorité accordée, dans des stations dédiées, aux « véhicules de secours, d’assistance et de transport en commun ».
La junte dirigée par Assimi Goïta a annoncé la suspension des cours dans les écoles et les universités, à partir du 27 octobre et pour deux semaines, à cause des difficultés d’approvisionnement en carburant dues à un blocus organisé par les jihadistes.
Les militaires au pouvoir au Mali ont également annoncé qu’à partir du 26 octobre et « jusqu’à nouvel ordre », des restrictions seront faites dans l’approvisionnement en carburant avec une priorité accordée, dans des stations dédiées, aux « véhicules de secours, d’assistance et de transport en commun », dans un communiqué distinct du comité interministériel de gestion des crises et des catastrophes.
Réaménagement du calendrier scolaire
Depuis le mois de septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, organise au Mali un blocus sur le carburant importé des pays voisins, qui perturbe fortement ce pays sahélien enclavé. Le groupe s’attaque aux camions-citernes de carburant venant notamment du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, par où transite la majorité des biens importés.
« Les cours seront suspendus sur toute l’étendue du territoire national, du lundi 27 octobre au dimanche 9 novembre inclus », indique un communiqué conjoint des ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. « Cette décision s’explique par des perturbations dans l’approvisionnement en carburant », dit ce communiqué, qui annonce un prochain réaménagement des calendriers scolaires et universitaires.
Par ailleurs, des stations « seront dédiées au ravitaillement des véhicules d’urgence dont les ambulances, les corbillards », les véhicules de transports en commun, les bus interurbains et les camions gros porteurs » en plus des véhicules de l’État impliqués dans la gestion de la crise, selon le communiqué du comité interministériel qui cite 12 stations retenues dans le district de Bamako. La même mesure sera appliquée « en cas de nécessité dans les régions, par les gouverneurs, poursuit-elle.
Risque sécuritaire réhaussé
Face au blocus jihadiste qui asphyxie Bamako, plusieurs chancelleries occidentales ont pris des mesures d’urgence. Le département d’État américain a autorisé le départ de son personnel non essentiel. Dans leur rubrique « conseils aux voyageurs », les États-Unis ont requalifié le Mali au niveau 4, le plus élevé, recommandant à tous ceux qui souhaitent s’y rendre de reconsidérer leur voyage en raison du risque sécuritaire très élevé.
Le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas a passé l’intégralité du Mali en rouge, pointant une situation sécuritaire « précaire et imprévisible ». Le site précise que « le risque d’attaques et d’enlèvements est élevé. Les pénuries de carburant au Mali peuvent entraîner des troubles et des pénuries alimentaires. »
Depuis 2012, le Mali fait face à une grave crise sécuritaire nourrie notamment par les violences du JNIM et de l’État islamique au Sahel. Selon le JNIM, le blocus est une mesure de représailles à l’interdiction par les autorités maliennes de la vente de carburant hors stations en milieu rural, où le carburant est transporté dans des jerricanes pour être vendu ensuite. La mesure avait pour but d’assécher les moyens d’approvisionnement des jihadistes, selon les autorités maliennes.
(Avec AFP)
