29-02-2012 12:43 - Ciment de Mauritanie « dribble » le fisc.
C’est une évidence de le répéter mais le secteur des bâtiments et des Travaux publics est d'une importance capitale dans toute économie, mais plus encore dans celle d’un pays engagé à fonds sur les chemins tortueux du développement.
Normalement l'incidence de ce secteur tant au niveau de l'emploi qu’en ce qui concerne les recettes fiscales est considérables générées est telle qu’il est une véritable locomotive du développement. Dans notre pays, le premier fabricant industriel de ciment du pays, Cimen de Mauritanie SA a été fondée en 1979 et a démarré sa production à Nouakchott en 1981.
Cette société a pu installer un véritable monopole pendant de longues années avant que d’abord MAFCI et ensuite BSA Ciment ne viennent lui disputer le marché pour le plus grand bien des consommateurs.
En effet lorsqu’elle régnait en Maître absolue Ciment de Mauritanie ne se gênait pas pour provoquer de temps en temps des pénuries qui lui permettent de vendre ses stocks au double et parfois au triple du prix affichés en se cachant derrière des spéculateurs anonymes. Et en dehors de ces poussées dues aux pénuries provoquées, les prix ont régulièrement augmenté passant de 580 UM le sac, lors du lancement à plus de 2500 UM aujourd’hui.
Seulement on a constaté que depuis qu’il y a une concurrence les prix ont tendance à rester stables et le marché est convenablement approvisionné dans la mesure où aucune rupture de stock n’a été constatée.
Aujourd’hui grâce à un subterfuge.
Ciment de Mauritanie et en train de réussir à éliminer ses deux concurrents par un usage massif des exonérations et à un dumping commercial que ses concurrents n’arrivent pas à suivre. Il faut savoir que la plus part des marché public sont adjugés aux entreprise en hors taxes ce qui fait que ces dernières bénéficient de crédits impôts à transformer en exonération par la Commission Fiscale du Ministère des Finances.
Bien sûr certains entrepreneurs véreux ne se gênent pas pour doubler les quantités de ciment dont ils ont besoins et ils revendent le surplus fictifs à Ciment de Mauritanie qui peut ainsi vendre ces quantités sur lesquelles la TVA n’a pas été prélevée. Ainsi Ciment de Mauritanie arrive à faire des remises de l’ordre de 6000 UM à ses revendeurs qui pourtant revendront le ciment au prix du marché. C’est que même les consommateurs n’arrivent pas à profiter de ce système ou le plus gros perdant est le Fisc.
On se rappelle que cette société avait déjà par le passé, subi un redressement fiscal. Un différend avec l’administration des Impôts avait failli aller jusque devant les tribunaux. Mais Ciment de Mauritanie avait renoncé de peur de faire des vagues ou de remettre en cause son quasi monopole de fait. Aujourd’hui ce sont les concurrents qui rechignent et qui sont même prêts à porter plainte pour concurrence déloyale.
En effet les revendeurs se précipitent tous chez Ciment de Mauritanie qui leur fait ces remises que ses concurrents ne peuvent faire. Seule parade pour ceux-ci, s’adonner eux directement à la petite distribution d’où des charges supplémentaires qui les rendront tout aussi moins concurrentiels.
Résultat, sur le marché il n’y a plus qu’un seul produit. Pas parce qu’il est moins cher ou de meilleur qualités mais simplement par ses fabriquant ont trouvé une combine pour gruger le fisc.
B.C.