Notre pays accuse un retard numérique qu'il est impératif de combler. Des écoles connectées, des universités ou une administration en ligne on entend parler chez les autres! Pour bien de voisins de cette planète il est bien banal d'être connecté à l'Internet et même de l'être en haut débit. Pour certains, les plus évolués, c'est même un droit fondamental.

Ils sont égaux devant l’accès comme ils le sont devant le logement, le savoir, l'expression et bien d'autres droits humains... C’est devenu désormais un enjeu de liberté, d'égalité et de démocratie. L'accès à l'Internet est en effet une porte ouverte sur le monde dans ce qu'il offre de diversité culturelle, de création et de pluralisme.

Il contribue, à cet effet, à forger et développer une intelligence collective, à créer des liens sociaux par le partage du patrimoine universel et à mettre au grand jour nos atouts et nos différences.

Cet accès inédit à la connaissance est aussi devenu un levier de progrès culturel, économique et politique. Il est un outil incontournable de l'émancipation individuelle et collective.Avec plusieurs milliards de pages consultables, Internet surpasse de loin toutes les bibliothèques de notre univers. Désormais, les distances s'érodent et tout le monde est à côté de tout le monde.

Cette réalité révolutionnaire qui se joue dans les mains des citoyens, par l'entremise des ordinateurs, place toutefois le gouvernement devant une profonde remise en question de sa culture organisationnelle. Elle invite les services publics de communication à sortir de leur silo pour adopter un mode plus attentif, plus collaborateur, plus éducateur, plus orienteur.

Les réseaux sociaux, une opportunité à saisir.

Qui n'a plus aujourd'hui ses amis et son profil - réel ou virtuel - sur l'un des réseaux sociaux que nous offre la toile. Facebook a déjà fêté son milliard d'abonnés en six ans seulement selon son fondateur. Twitter, Viadeo, Linked, YouTube et les autres ne sont pas en reste. Beaucoup de nos compatriotes sont membres de ces réseaux, surtout nos jeunes. Les réseaux sociaux offrent l'occasion pour l'État, de transmettre de l'information et d'en récolter. De grandes entreprises exploitent déjà ces réseaux pour écouter les consommateurs et répondre à leurs besoins.

C'est la progression de ces médias nouveaux, dont l'ère ne fait que débuter, qui doit orienter, voire conditionner le comportement des autorités envers le citoyen. Toute l'aspiration du peuple, ses revendications, ses rêves, ses préoccupations sont quotidiennement mis à nu sur la toile.

Les transformations de notre société causées par les nouveautés qui s'immiscent dans nos vies et qui modifient parfois irréversiblement nos comportements qu'ils soient culturels, vestimentaires, linguistiques, gastronomiques ou autres, sont facilement décelables sur les réseaux sociaux. Pour les parents, il suffit qu'ils soient présents sur le Net pour être attentifs à l'évolution et aux changements de la personnalité de leurs enfants. Pour l'état, d'être au chevet des populations et surtout des plus jeunes.

Parce qu'il est un espace où se mélange les cultures, les traditions, les religions, il est impératif pour les autorités d'être vigilantes et de surveiller ces flux de très près afin de déceler à temps les intrusions indésirables, voir et écouter ce que le monde nous offre de meilleur, inscrire et proposer les principes et les valeurs auxquels nous sommes attachés.

Il conviendra alors d'enraciner une culture de l'Internet afin d'enseigner aux citoyens les notions qui leur seront nécessaires pour l’exercice d'une citoyenneté éclairée dans la société de l’information. Il faut, tout d'abord, éviter que cet outil ne soit perçu par les citoyens comme une menace pour leurs vies privées et pour leurs libertés. Ensuite, permettre un échange intense afin de mettre en relief les principes et les valeurs que nous partageons ensemble. Et en fin et surtout, préserver l'authenticité des formes d’organisation de notre société.

Par Deddahi EL Ghailani