« Mauritanides : chroniques du temps qui ne passe pas », écrits de l’intellectuel et journaliste mauritanien Habib Ould Mahfoud, parus dans divers organes de presse locaux, notamment « Le Calame » (fondé par l’auteur) sont désormais compilés dans un livre de 413 pages édité par la maison « Karthala » (Paris) et disponible depuis mardi à Nouakchott.

L’ouvrage, préfacé et postfacé par le sociologue Abdel Wedoud Ould Cheikh, reprend une centaine de chroniques du journaliste écrites «avec une ironie mordante et une qualité qui témoignent d’un mariage particulièrement réussi des traditions littéraires orales et écrites de Mauritanie, avec des apports culturels francophones, aussi éclectiques que judicieusement arrangés » choisis par différents professeurs de français.

Ces textes représentent « une somme unique de témoignage au jour le jour, sur l’évolution politique de la Mauritanie (1991-2001), la société et la culture du pays. Ils offrent une sorte de manuel de sociologie sauvage appliquée aux traits grotesques ou affligeants d’un petit despotisme rural, qui s’est parfois montré capable des pires exactions, comme celles dont été victimes les communautés noires de Mauritanie entre 1989 et 1991 ».

Rebelle, le journaliste « a été confronté aux tracasseries d’une administration ubuesque » et a régulièrement fustigé dans ses chroniques « la bêtise communautaire, la xénophobie, l’arbitraire, la bigoterie, la flagornerie courtisane et la langue de bois ».

Les faits objets de critiques dans les « Mauritanides » se sont déroulés sous le règne du président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, auteur d’une révolution de palais le 12 décembre 1984 et renversé par un putsch en douceur le 3 août 2005. Habib Ould Mahfoud est né en 1960 et décédé le 31 octobre 2001 à Paris.

Professeur de français, il figure en bonne place parmi les pionniers de la presse indépendante en Mauritanie à partir de la fin des années 80/début des années 90.