27-06-2013 01:32 - Beyrouk sort son second roman, Le griot de l’émir [Vidéo & PhotoReportage]
![Beyrouk sort son second roman, Le griot de l’émir [Vidéo & PhotoReportage]](media/photos/photo//Beyrouk_6690_acc.jpg)
Figure incontournable de la littérature mauritanienne, Beyrouk vient de publier son second roman, Le griot de l’émir, sept ans après Et le ciel a oublié de pleuvoir. Ce lundi 24 juin, il était au Musée National de Nouakchott, pour présenter ce livre de 166 pages.
D’entrée de jeu, l’auteur de Le griot de l’émir campe le décor en expliquant que s’il a écrit ce livre, c’est pour présenter des passions, des vérités enfouies, mettre du merveilleux dans ce qu’il relate. "Pour moi, le meilleur porteur du merveilleux, c’est un griot. Le griot est porteur de traditions, des vertus de l’ordre ancien, il est une superstructure idéologique de la société mauritanienne ancienne", souligne Beyrouk.
L’histoire que Beyrouk raconte dans ce livre est une histoire d’amour pour les choses anciennes, un attachement d’un griot à sa tribu perdue et vaincue.
C’est également un attachement à un pays meurtri, humilié et vaincu par le progrès, le nouveau monde auquel il ne participe pas.
C’est sur fond de ce décor que Le griot de l’émir s’est construit. Le livre raconte ainsi l’histoire d’un griot qui a osé refuser le diktat et les injustices de l’émir. Pour fuir son despotisme et refuser le présent, le griot de l’émir se rend à Tombouctou, "une ville qui habite nos esprits", une ville qui symbolise, aux yeux de Beyrouk, "le refus de l’ordre".
Dans cette ville du nord du Mali, le griot de l’émir fait la connaissance d’un savant, d’un homme de foi, de religion qui l’enseigne à aimer les autres, à pardonner. "Il y’a une part de subversion dans ce retour au passé. Beyrouk rêve d’un ordre qui a disparu, des valeurs qui ont disparu", note Abdoulaye Ciré Ba, journaliste.
"Amoureux fou du désert", "nostalgique du passé", "rêveur d’un monde qui s’est effondré", "réactionnaire anarchiste". L’auteur de Le griot de l’émir transporte immédiatement le lecteur dès les premiers passages du roman qui ressuscite "l’âme et la force de conquête" des légendes d’un monde qui s’évanouit aujourd’hui.
"Beyrouk décrit notre société (maure), des moments qui n’existent plus. L’intérêt de ce livre, c’est qu’il décrit sans complaisance des vérités de notre société, les valeurs de la société maure, de la voie qui a été tracée par nos ancêtres. Son livre est un roman de chevalerie", explique Idoumou Mohamed Lemine, professeur de littérature à l’Université de Nouakchott.
"Beyrouk confirme que c’est dans la réhabilitation de nos valeurs que notre société peut éviter la destruction, la déchéance, la disparition. Les ressorts de les ressusciter existent. Il faut les utiliser", souligne Idoumou Mohamed Lemine. La qualité de l’écriture, qui se nourrit de valeurs, de la société, est là avec une arrière-pensée glorifiant le passé.
Babacar Baye Ndiaye