27-12-2013 01:32 - Figures historiques : Hommage à Sidi Yeslem Amar Chein…

Né en 1954 a Kanaoil en Adrar , Sidi Yeslem est admis a 13 ans , au concours d’entrée en 6 éme (1ere année du secondaire aujourd’hui) et envoyé au lycée de Nouakchott.
C’est que les événements ethniques de 1966 et l’ « année blanche » qui en a suivie, ne permettaient pas a l’époque aux rares établissements secondaires régionaux (collège d’Atar) de contenir tous les admis de cette année scolaire 67/68. A Nouakchott, Sidi eut la chance de partager l’Internat avec les enfants de Mauritanie dans toute sa diversité , sans distinction de région ou ethnie.
Une scolarité et enfance qui ont modelé en lui une personnalité équilibrée, juste et respectueuse. Personnalité qui a marqué toute sa vie, renforcée plus tard , par des études supérieures au Maroc et en France parachevées brillamment par un doctorat en droit constitutionnel mais aussi une expérience des réalités pratiques, acquise sur le terrain…
Nommé, des les années 90 , début de la démocratisation dans le pays, au poste de Directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur et de la décentralisation,il fut très connu et apprécié par toute la classe politique, la société civile , les opérateurs et acteurs médiatiques . En bon commis de l’Etat , Sidi Yeslem était jeudi dernier ,comme a son habitude, dans son bureau .
Au retour à la maison vers 17H, il sentit un malaise à la suite duquel il est hospitalise dans une clinique privée . Le lendemain, juste au moment ou les muezzins de Nouakchott et d’ailleurs en Mauritanie, scandaient ensemble a 13 H 30 : « Allah Akbar » pour la prière du saint vendredi , l’âme appelée de Sidi , quittait calmement son corps …«Ô toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée; entre donc parmi Mes serviteurs, et entre dans Mon Paradis». ( Coran : S89 ,V27 a 30 ) …
In Memoriam : Sidi yeslem ould Amar Chein
Pour le grand public , le visage du regretté Sidi Yeslem Ould Amar Chein rahimahou Allah est devenu bien familier à la faveur du processus démocratique lancé au début des années 90. Depuis cette époque , il s’est identifié , aux yeux de l’opinion , à « Monsieur élections « ..
Il s’est , notamment , fait distingué, à travers la télévision publique, par les précieuses explications , lors des grandes soirées électorales , qu’il présentait avec calme et compétence , sur les mécanismes du système électoral , en transmettant , dans un langage accessible aux téléspectateurs des formules devenues habituelles tels que le coefficient électoral , le scrutin uninominal majoritaire , la proportionnelle etc. . A ce titre , il incarnait en tant que modèle du fonctionnaire , la parfaite illustration de la célèbre maxime : « L’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».
Il faut dire que, bien avant cette période marquée par les grands bouleversements constitutionnels, le brillant haut fonctionnaire fut aussi l’un des premiers Maitres des travaux pratiques à qui le projet de l’université de Nouakchott avait confié la mission de transmettre la science du Droit constitutionnel à plusieurs générations d’étudiants en Droit , à une époque où cette discipline était prisonnière d’un régime d’exception qui la soumettait , par les maigres dispositions des chartes des comités militaires, à une ennuyeuse parcimonie
Les hautes qualités morales du défunt, jointes à son expérience en tant qu’administrateur et à sa connaissance doctrinale d’une matière qu’il professait , avec une remarquable passion correspondaient , à la perfection , au profil du poste du Directeur des affaires politiques du Ministère de l’intérieur en charge de la gestion du dossier électoral . Une haute responsabilité qu’il exerça avec la morale du commis de l’Etat , discipliné , discret , affable et correct , vis à vis des usagers de l’administration publique. En somme , il incarnait , le profil de ces multiples soldats anonymes qui servent l’Etat avec efficacité et dévouement .
Sa disparition est non seulement une immense perte pour les siens et pour ses nombreux amis , à qui nous présentons ici nos condoléances les plus attristées , mais encore plus , pour L’Etat … Ina li Allah wa inna illeihi Rajioun
Abdel Kader ould Mohamed
La nouvelle de son décès fit tache d’huile sur feuille blanche.
Il ne restait plus aux nombreux vivants qui ont connu l’homme, que consternation et regrets. Pour s’en démettre, autant que faire se peut, la meilleure manière consiste a partager les souffrances des membres de sa famille en leur présentant des condoléances. Aussi, la maison familiale d’El Marhoum sise au 1er Pikine de Teyaret, ne désemplit de visiteurs depuis l’annonce de son décès. Les constats les plus marquants dans ce va et vient incessant restent :
1). la diversité et nombre des visiteurs : Femmes, enfants, adultes, étudiants, travailleurs, voisins, intellectuels, notables, hommes d’affaires ,représentants d’ONG, Faghihs,syndicaux,pilotes,partis politiques, émirs, diplomates, conseillers municipaux, ministres,, médecins, poètes, militaires , paramilitaires, journalistes, parlementaires, juristes, sportifs, éducateurs, sénateurs, Walis, Hakems, maires etc,,Toutes et tous se relayaient a longueur de jour et tard dans la nuit.
2). Les témoignages de la classe politique, surtout l’Opposition : Mohamed Maouloud, Ould Borboss, Kane Hamidou Baba Ould Hanenna, Jemil Mansour , Ould Bettah pour ne citer que ceux la (car la liste est longue), ont tous exprime a la famille, leur estime et considération pour El Marhoum Sidi Yeslem et témoigné de son comportement et civisme irréprochables. Lui, qui avait a charge la difficile mission des libertés publiques et élections démocratiques dans un pays qui se cherche encore sous les galons et bottes des militaires.
L’UPR et d’autres partis politiques ont envoyé des délégations et publié des avis de condoléances dans divers médias publics et prives. Le ministre de l’intérieur, Mohamed Ould Beilil et son staff accompagnés du directeur de la nouvelle agence Tadamoun, Maitre Ould Mahjoub, sont venus présenter eux-mêmes leurs condoléances et celles du gouvernement Mauritaniens et déclarer que le décès de Sidi constitue aussi, une grande perte au niveau du ministère de l’intérieur et de la décentralisation.
Auparavant, le président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz a envoyé deux de ses conseillers pour présenter ses condoléances et soutien a la famille du défunt. Au terme des trois jours consacres aux condoléances, les membres des familles Amar chein , parents proches et lointains, remercient de tout cœur, a travers Adrar.Info, l’ensemble de toutes celles et ceux qui se sont associés a eux pour alléger leur peine et prient Allah Le Tout Puissant pour qu’Il leur accorde ٍٍSa Miséricorde. We Allahou Weliou Tewfigg!!!
Ely Salem Khayar