Depuis quelques temps nous assistons à des initiatives par- ci, par-là pour vous inviter à briguer un second mandat. Monsieur le Président, la décision vous revient. Vous seul êtes en mesure de savoir si vous pouvez ou non apporter les changements idoines à la Mauritanie durant les cinq prochaines années.

Si vous êtes convaincu que vous êtes capable d'améliorer les conditions de vie de mauritaniens et de placer le pays sur l'orbite du décollage vous avez alors le devoir de rempiler pour un deuxième quinquennat.

Vous avez déjà une expérience qui peut vous aider dans votre mission. Si le doute vous habite alors suivez votre instinct et ne prenez aucun risque.

Tous ceux qui vous entourent et vous poussent à briguer un second mandat ne sont pas systématiquement motivés par des raisons patriotiques. Ils sont habitués à surfer sur les vagues et à suivre la mouvance d'ensemble du moment. Rares sont parmi eux ceux qui prennent du recul et s'arment d'objectivité et de sincérité. Depuis des décennies ils sont formatés au suivisme et à l'opportunisme.

Nombreux parmi eux ont été les acteurs de la saga du troisième mandat de l'ancien président Aziz contre laquelle je m'étais personnellement dressé.

Aujourd’hui ils lui ont tourné le dos. Monsieur le Président la décision doit vous revenir vous et à vous seul en votre âme et conscience. Et n'écoutez surtout pas ceux qui vous tiendront le discours habituel vous faisant croire que la Mauritanie sans vous disparaîtra. Ne l'ont ils pas répété et sans modération durant les décennies précédentes aux oreilles de Ould Taya et de Aziz?

Rappelez vous surtout qu'être Président c'est sortir du cadre de la satisfaction des besoins et caprices d'une minorité pour répondre aux défis plus globaux de la réponse aux demandes de 4 500 mille hommes, femmes, enfants et vieillards...

Ce sont des millions de droits humains en jeu. C'est une responsabilité envers un peuple ici-bas et Le jugement dernier dans l'au-delà.

Imam Cheikh.