26-02-2025 16:27 - Controverse autour d'une déclaration de la CNAM révélant des détails intimes sur le détenu Ould Samba

Controverse autour d'une déclaration de la CNAM révélant des détails intimes sur le détenu Ould Samba

Future Afrique -- Une déclaration de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM), révélant des détails sur la situation sociale du détenu Ahmed Ould Samba, a suscité une large controverse sur les réseaux sociaux.

La CNAM a publié une déclaration hier soir en réponse à ce qu'elle a qualifié de déclarations d'une femme nommée Fatoum Mohamed, qui accusait la caisse de lui refuser l'affiliation en tant que conjointe d'Ahmed Ould Samba, homme politique détenu depuis plusieurs semaines.

La caisse a déclaré que le dossier d'assurance d'Ahmed Samba "comprend actuellement quatre femmes affiliées en tant que conjointes, en vertu des documents administratifs déposés par l'intéressé auprès du service d'affiliation à cet effet".

La déclaration a précisé que les services de la caisse "n'ont reçu aucun document attestant la dissolution du lien conjugal avec l'une des intéressées, quelle qu'en soit la raison, ce qui permettrait légalement de contracter un mariage et d'affilier la déclarante en tant qu'assurée auprès de la caisse. L'assurance de ses quatre épouses est toujours en vigueur".

La déclaration a ajouté que "l'accusation selon laquelle les services de la caisse auraient manqué à leurs obligations en matière d'assurance des personnes autorisées à s'affilier en tant qu'assurés auprès de l'intéressé est infondée".

Cette déclaration a suscité une controverse sur les réseaux sociaux.

Le député Mohamed Lemine Sid Mouloud a commenté sur son compte Facebook : "La publication par la CNAM de détails intimes sur le détenu Ahmed Ould Samba et le nombre de ses épouses, dans le cadre de leur réponse à une femme demandant l'assurance en tant qu'épouse de l'intéressé, est un acte non professionnel, illégal et immoral. Il aurait été préférable de régler la question sans divulguer d'informations sur qui que ce soit, surtout s'il s'agit d'un détenu".

L'avocat Yaqoub Saif a estimé que "l'assuré est détenu en prison sur ordre judiciaire, ce qui confirme que les données publiées n'ont pas été demandées par lui-même". Il a ajouté qu'il est normal, dans un cas comme celui mentionné dans la déclaration, que la demande de régularisation de la situation émane de l'assuré principal, et non de la bénéficiaire, ce qui soulève des interrogations quant au dépassement de la réponse de la caisse aux déclarations de la femme.

Dans une publication sur son compte Facebook, il a souligné que la caisse "a violé les règles du droit d'accès à ces données", ajoutant que "la CNAM doit préparer une nouvelle réponse concernant l'atteinte aux données personnelles de l'assuré détenu. La détention en prison sur ordre judiciaire ne justifie pas la violation de la vie privée des individus et leur diffusion sur la place publique".

L'ancien député Mohamed Ould Mohamed Mbark a écrit : "Toute ma solidarité avec l'opposant et prisonnier d'opinion Ahmed Ould Samba, contre lequel le gouvernement a utilisé la CNAM. La publication par la caisse d'informations privées concernant le détenu Ahmed Ould Samba est contraire à la loi qui protège la vie privée des individus".

Le journaliste Hassan Lebatt a commenté : "Imaginez, par exemple, si une banque publiait les détails des transactions d'un client, ou si un laboratoire publiait les résultats d'analyses médicales d'un patient !

Certaines institutions détiennent des secrets et des informations très sensibles concernant leurs affiliés et leurs clients, et il est absolument interdit de les divulguer publiquement. Les coups bas sont des actes condamnables et immoraux, et ne conviennent absolument pas à la dignité d'un État de droit".

Ould Samba a été arrêté en janvier dernier après avoir publié un message accusant le président Mohamed Ould Ghazouani de mener des politiques racistes et corrompues.



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Commentaires (2)

  • ouldsidialy (H) 07/03/2025 13:44 X

    La bonne réponse de la CNAM à la requérante aurait dû être faite sur Twitter. " Madame, vous nous faites savoir que vous êtes l'épouse de monsieur M, qui a inscrit auprès de nos services 4 épouses. Votre démarche est admise à l'étude. Un ayant droit peut parfaitement se faire connaître sans la médiation de l'assuré. L'inscription par l'assurée de ses ayant droit est un usage et non un droit de restriction de jouissance pour les ayant droit. Néanmoins, votre demande nous inquiète quant à l'éventualité de la fragilité de votre statut personnel et celui des 4 femmes déjà inscrites. Quand bien même vous ne seriez pas victime d'une forme d'esclavage moderne ; de type sexuel ou autre. Vous trouverez ci-joint les informations qui vous permettront de contacter les services sociaux et juridiques susceptibles de vous aider en cas de besoin. Pour notre côté, nous adressons une requête d'information au monsieur et informons de façon indépendante les 4 épouses enregistrées. Nous demandons les justificatifs matrimoniaux à l'ensemble des parties, dont vous-même. La chose ne doit pas vous inquiéter, si votre mariage, c'est fait sous un seing privé, il a 2 témoins. Et s'il a pris la forme non-habituelle d'un mariage dit secret il y a possibilité de le faire reconnaître en vous faisant aider par les services sociaux. Sachez aussi que plus de 4 mariages en situation de polygamie est une infraction à la loi et à la charia qui ne peut être opposée aux femmes. "

  • ouldsidialy (H) 07/03/2025 13:04 X

    Ainsi donc, le statut matrimonial relèverait de la confidentialité de la vie privé.Le Mariage musulman n' aurait pas de vocation à sa publicité. Le mariage secret serait donc la forme standard prescrite en Islam. La publication des bans d'un mariage civil , l'ouverture de la salle de cérémonie à toute personne, serait une atteinte à la vie privé. Bravo les modernistes vous donnez un indice sur votre moralité. Bravo aussi à l'autre, qui ramène la comparaison avec le secret bancaire ou médical , il est comme tout ceux qui ont foiré leur études et croient le compenser par les postures de paraitre savoir quelque chose. Moi je suis arriéré et rétrograde, donc ce monsieur a légitimement 4 épouses. C'est légale dans son pays et il peut l'afficher. La Mauritanie n'a pas à avoir honte de reconnaitre la polygamie. La société et l'administration n'ont aucune confidentialité à assurer la dessus. En revanche ce monsieur ne peut pas prendre pour concubine légale, une 5° femme , car l'esclavage est abolit. Il a violé la loi s'il a 5 mariages prétendus musulmans, conclus sous sein privé. Laquelle possibilité de mariage sous sein privé ne vaut pas vocation à confidentialité du mariage musulman. L'avenir mauritanien est sombre quand on voit les arguments des jeunes loups quadragénaires dans le cadre des bizzebilles politiciennes et alimentaires. Et dire que c'est ça la génération de la relève !