01-03-2025 20:16 - Après l'appel d'Abdullah Öcalan, le PKK déclare un cessez-le-feu avec la Turquie

Après l'appel d'Abdullah Öcalan, le PKK déclare un cessez-le-feu avec la Turquie

France24 - Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé samedi répondre à l'appel de son chef et fondateur, Abdullah Öcalan, en annonçant un cessez-le-feu immédiat avec la Turquie.

Nouvelle étape dans la désescalade. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a approuvé samedi 1er mars l'appel de son chef historique Abdullah Öcalan à cesser les hostilités avec la Turquie et à ouvrir les discussions en vue de sa dissolution.

"Afin d'ouvrir la voie à la mise en œuvre de l'appel d'Apo ('oncle', en kurde, NDLR) à la paix et à une société démocratique, nous déclarons un cessez-le-feu à partir d'aujourd'hui", a annoncé le comité exécutif du PKK, basé dans le nord de l'Irak, répondant ainsi à l'appel historique de son fondateur, emprisonné depuis vingt-six ans.

Cette trêve, si elle est respectée et débouche sur un accord de paix, mettrait fin à quatre décennies de guérilla qui ont fait au moins 40 000 morts.

Dans un long message publié en turc par l'agence ANF, proche du parti armé, le PKK approuve en lettres capitales le message d'Abdullah Öcalan, délivré jeudi à Istanbul : "NOUS SOMMES D'ACCORD AVEC LE CONTENU DE L'APPEL TEL QU'IL EST, ET NOUS DÉCLARONS QUE NOUS LE RESPECTERONS ET LE METTRONS EN ŒUVRE".

"Un nouveau départ"

"Aucune de nos forces ne mènera d'action armée à moins d'être attaquée", affirme-t-il.

À l'issue de quatre mois de dialogue initié par les autorités turques et conduit par le principal parti prokurde DEM, Abdullah Öcalan a lancé un appel pour "la paix et une société démocratique", ordonnant au PKK de "déposer les armes" et de "se dissoudre".

Pour lui, l'époque qui prévalait lorsqu'il a décrété la lutte armée, en 1984, est révolue, insistait-il, affirmant "assumer la responsabilité historique de cet appel".

La direction du PKK réclame la liberté pour son fondateur, âgé de 75 ans, condamné à vie et détenu sur une île au large d'Istanbul : "Le dirigeant Abdullah Öcalan doit pouvoir vivre et travailler en toute liberté physique et établir des relations sans entrave avec qui il veut, y compris ses amis."

Preuve que malgré le temps, "Apo" inspire toujours le respect, le PKK l'appelle à diriger en personne le congrès du Parti qui procèdera à sa dissolution. "Seul le leadership pratique du leader Apo peut permettre la réalisation pratique de questions telles que le dépôt des armes. POUR LE SUCCES DU CONGRÈS, LE LEADER APO DOIT LE DIRIGER PERSONNELLEMENT", souligne-t-il, proclamant, de nouveau en lettres capitales, que "L'APPEL (d'Öcalan) N'EST PAS UNE FIN MAIS UN NOUVEAU DÉPART".

Les autorités turques avaient initié le dialogue en octobre par l'intermédiaire du principal parti prokurde représenté au Parlement, le DEM, qui s'est rendu à trois reprises auprès du vieux leader du PKK dans sa prison sur l'île d'Imrali.

Nouvelle donne régionale

Au lendemain de l'appel d'Abdullah Öcalan, le président Recep Tayyip Erdogan a salué une "opportunité historique d'avancer vers l'objectif de détruire le mur de la terreur" et a promis "veiller de près à ce que le processus engagé soit mené à bien".

Un tel revirement de part et d'autre était espéré par la population turque et la minorité kurde, la plus importante de Turquie (20 % environ de la population), même si les combattants kurdes ont évacué le territoire turc après la dernière flambée de violence en 2015-2016 pour s'établir dans les montagnes du nord de l'Irak et dans le nord-est de la Syrie.

Pour Bayram Balci, chercheur au Ceri-Sciences Po, spécialiste de la Turquie, les concessions du PKK s'expliquent notamment par une nouvelle donne régionale : "Le PKK n'a plus les soutiens qu'il avait autrefois (avec le président syrien déchu) Bachar al-Assad."

"Il n'aura peut-être plus non plus un soutien aussi fort des Américains dans le nord-est de la Syrie", où Washington maintient encore – mais pour combien de temps ? – mille à deux mille hommes au nom de la lutte contre les jihadistes du groupe État islamique.

Mais, rappelle l'historien Hamit Bozarslan, de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris, "il est clair que la dissolution du PKK ne signifie pas la fin de la question kurde : Abdullah Öcalan a insisté sur la démocratisation de la Turquie".

"Il ne suffit pas de déposer les armes", a d'ailleurs indiqué vendredi un des responsables du parti DEM, Tuncer Bakirhan. "Le gouvernement doit faire preuve de volonté politique et mettre en œuvre des programmes" en conséquence.

Avec AFP





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Source : France24
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