7sur7 - Le Rwanda a annoncé lundi la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant l’ex-puissance coloniale d’avoir “pris partie” pour Kinshasa “bien avant et pendant le conflit en cours en République Démocratique du Congo” (RDC).

“Le gouvernement du Rwanda a notifié aujourd’hui le gouvernement de Belgique de sa décision de rompre les relations diplomatiques, avec effet immédiat”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères rwandais dans un communiqué. Une décision liée selon Kigali aux “tentatives pitoyables” de Bruxelles de “maintenir ses illusions néocoloniales”.

La Belgique “regrette” lundi la décision “disproportionnée” du Rwanda et va à son tour déclarer persona non grata les diplomates rwandais en poste sur son sol, a réagi le chef de la diplomatie belge Maxime Prévot.

“Cette décision est disproportionnée et illustre que lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, il préfère ne pas dialoguer”, a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères.

Sanctions européennes

L’Union européenne, pressée notamment par la Belgique, a imposé lundi des sanctions contre des chefs militaires rwandais et un responsable du secteur minier, en raison de l’offensive lancée par le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, en République démocratique du Congo (RDC).

Ces sanctions prévoient l’interdiction de se rendre dans l’UE ainsi qu’un gel des avoirs dans l’Union pour neuf personnes, congolaises et rwandaises. Elles visent notamment trois hauts gradés rwandais Ruki Karusisi, Eugène Nkubito et Pascal Muhizi, et le directeur général de l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz (RMB), Francis Kamanzi.

Pourparlers en Angola

Le M23, qui contrôle de vastes pans de territoire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé lundi envoyer une délégation à Luanda où la présidence angolaise a annoncé la tenue mardi de pourparlers de paix entre le groupe armé et Kinshasa. Le président angolais Joao Laurenço est le médiateur de l’Union africaine dans le conflit dans l’est de la RDC, qui s’est intensifié au cours des derniers mois. La semaine dernière, la présidence angolaise a annoncé l’organisation de “négociations de paix directes” entre les parties.

Dimanche soir, la présidence congolaise a annoncé que Kinshasa sera aussi représentée mardi à Luanda par une délégation dont la composition n’a pas non plus été dévoilée. La RDC ne s’est toutefois pas explicitement engagée à entamer des discussions directes avec le M23.

La progression du M23 dans l’est de la RDC

Soutenu par quelque 4.000 militaires rwandais, selon des experts de l’ONU, le M23, qui dit défendre les intérêts des populations tutsi de l’est de la RDC, a repris les armes fin 2021. A l’issue d’une offensive-éclair, il s’est emparé fin janvier de Goma, puis mi-février de Bukavu, chefs-lieux des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu frontalières du Rwanda.

Source: AFP/Belga