Apanews - La capitale russe Moscou a accueilli, ce jeudi 3 avril 2025, une réunion de haut niveau entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et ses homologues de l’Alliance des États du Sahel (AES) composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Cette rencontre marque une étape importante dans les relations russo-sahéliennes, avec un accent particulier sur les enjeux sécuritaires, militaires et économiques.

Sergueï Lavrov a salué la régularité des échanges avec les autorités sahéliennes, soulignant que les présidents respectifs s’étaient rencontrés en marge du sommet Russie-Afrique en 2023, et que les ministres se réunissaient en moyenne tous les six mois.

Il a affirmé que la création de l’AES s’inscrit dans une dynamique de reconstruction d’une architecture de sécurité proprement africaine, qualifiant ce processus de « deuxième réveil de l’Afrique ». Il a annoncé que la Russie accompagnerait la mise en place d’une force armée conjointe de l’AES à travers la fourniture de matériel, de conseils et d’instructeurs militaires.

La coopération militaire russo-malienne se renforce, avec des formations régulières de militaires et de personnels civils maliens. Par ailleurs, la Russie et les pays de l’AES coordonnent leurs positions sur la scène internationale, notamment aux Nations Unies, où ils soutiennent conjointement la défense de la Charte onusienne.

Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a déclaré que son pays considère désormais l’Ukraine comme un État soutenant le terrorisme au Sahel, et a accusé Kiev d’agir en complicité avec certains États occidentaux.

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger prévoient la création d’une armée conjointe pour faire face aux groupes terroristes actifs dans la région. Il a également indiqué que le retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ne pose aucun problème linguistique à l’AES, qui entend promouvoir ses langues nationales.

Le ministre nigérien Bakary Yaou Sangaré a annoncé que le Niger attend l’ouverture prochaine d’une ambassade russe à Niamey. Il a rappelé que la Russie a été le premier pays à exprimer son soutien au Niger après l’arrivée du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) en juillet 2023.

Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, a affirmé que les consultations en cours avec la Russie ont abouti à des résultats probants. Il a souligné que la Russie est devenue une destination privilégiée pour les acteurs économiques de l’AES, et que l’intérêt est réciproque.

Ce sommet inaugure un format quadripartite Russie-AES qui se tiendra désormais annuellement. Les échanges commerciaux entre les deux parties auraient été multipliés par dix en un an, selon les déclarations officielles.

MD/ac/Sf/APA