09-04-2025 16:53 - Mali/Algérie : la Cédéao appelle au dialogue

Apanews -- La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) exhorte les deux pays à renouer le dialogue et à favoriser l’apaisement, après une série d’incidents diplomatiques et militaires.
La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a exprimé, ce mercredi, sa « profonde préoccupation » face aux récentes tensions entre le Mali et l’Algérie.
Dans un communiqué publié depuis son siège à Abuja, l’organisation régionale a appelé les deux pays à « désamorcer la tension, favoriser le dialogue et utiliser les mécanismes régionaux et continentaux pour régler les différends. »
Ce communiqué intervient dans un contexte de relations tendues entre Bamako et Alger, marquées ces derniers jours par des échanges diplomatiques vifs, consécutive à l’abattage d’un drone de l’armée malienne par les forces de défense et de sécurité algérienne.
Suite à cet incident, l’Algérie et le Mali ont successivement fermé leur espace aérien à tous vols en provenance ou à destination de l’autre pays, dans un contexte de vives tensions diplomatiques sur fond d’accusations de parrainage du terrorisme et d’incident militaire à la frontière.
Le ministère malien des Transports et des Infrastructures a annoncé, lundi 7 avril 2025, la fermeture immédiate de l’espace aérien national à tous les aéronefs civils et militaires en provenance ou à destination de l’Algérie. Une mesure présentée comme une réponse directe à la décision algérienne intervenue quelques heures plus tôt.
Dans son communiqué, le gouvernement malien justifie cette mesure par la « persistance du régime algérien à parrainer le terrorisme international », parlant d’une réciprocité face à ce qu’il considère comme une hostilité manifeste. Peu avant cette annonce, Alger avait fait savoir, par un communiqué du ministère de la Défense nationale, qu’elle fermait son ciel au Mali.
L’Algérie accuse Bamako de multiples violations de son espace aérien par des drones militaires, affirmant avoir abattu un appareil malien dans la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril 2025, près de Tinzaouatène, après deux précédentes incursions les 27 août et 29 décembre 2024.
Dans un langage particulièrement virulent, le gouvernement algérien a qualifié les autorités de transition maliennes de « clique putschiste » incapable de mener une lutte antiterroriste efficace, et dénoncé le recours au « mercenariat. »
Alger a également exprimé sa désapprobation vis-à -vis de l’alignement du Burkina Faso et du Niger sur les positions de Bamako, avant de rappeler ses ambassadeurs au Mali et au Niger, tout en reportant la prise de fonction de son nouvel ambassadeur à Ouagadougou.
ARD/Sf/ac/APA