Shems Maarif -- Face à la dégradation rapide des conditions de vie dans le Hodh El Chargui, Lehbib Ould Cheikh El Houssein, président de la commission de planification du Conseil régional, appelle l’État à déclarer la région zone sinistrée.

Dans une lettre adressée au président Mohamed Ould Ghazouani, l’élu tire la sonnette d’alarme sur l’impact croissant des réfugiés, des rapatriés et de leur cheptel sur les ressources naturelles et les services publics déjà fragiles. Il plaide pour une intervention urgente et l’allocation de budgets exceptionnels afin de renforcer les secteurs clés : eau, électricité, santé, éducation, emploi et sécurité.

Lehbib propose également la création d’un fonds régional tournant pour l’achat de fourrage, géré localement, afin de stabiliser les prix et soutenir les éleveurs. Il insiste sur la nécessité de transférer davantage de compétences aux collectivités locales, aux conseils régionaux et à la société civile, pour une meilleure gestion des projets de développement.

Selon lui, les inégalités régionales en matière d’accès aux services de base sont flagrantes, malgré les investissements annoncés, en raison du manque de contrôle local. Il appelle à une discrimination positive en faveur du Hodh El Chargui pour combler le retard accusé et offrir des conditions d’investissement plus attractives.

Enfin, il souligne que cette wilaya, parmi les plus peuplées du pays et disposant de riches ressources pastorales et agricoles, souffre d’aridité, d’isolement géographique, et de pression accrue liée à la crise au Mali voisin, ce qui justifie, selon lui, un traitement prioritaire et ciblé de la part de l’État.