08-09-2013 08:17 - Hassaniya : certains termes à reconsidérer

Pour accompagner les temps qui courent en matière de prise de conscience des citoyens dont la dernière s’est traduite par la publication, le 29 avril 2013, du « Manifeste sur les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines », certains termes Hassaniya ont perdu leur sens d’antan. Il s’agit des mots : Bidhani, Arbi, Hartani. Doit-on les supprimer de notre langage ? Si Oui par quoi les remplacer ?
1. Bidhani.
En Français le terme « Maure » s’explique sur Wikipedia (entre autres significations) par : « ….On appelle aujourd’hui Maures les populations sahariennes parlant le dialecte arabe hassanya. Ces derniers vivent principalement en Mauritanie, au Sahara occidental ainsi que dans la partie occidentale de l’Azawad (nord du Mali). En Mauritanie on appelle également Maures noirs les esclaves ou anciens esclaves des Maures blancs. »
En Hassaniya , ces populations sahariennes parlant le dialecte arabe hassanya se reconnaissent sous le terme : Bidane. Pluriel du mot arabe : Abiad ou Blanc. Cette appellation aléatoire, imposée aux populations autochtones, (à majorité berbères), par les conquérants arabo musulmans de l’Ouest du Maghreb, vers le VII eme siècle, a couru l’histoire jusqu’à nos jours.
En Français, dire : Maure blanc et Maure noir est compréhensible. Par contre, dire aujourd’hui en Hassaniya , Bidhani Abiad (blanc blanc ) et Bidhani Ak-hal ( blanc noir), n’accroche plus l’esprit éveillé. Par quoi changer ce mot quant on sait en plus, qu’à l’intérieur des dits : Bidhane blancs (Maures blancs ), certains individus et groupes sont rouges, bleus, ocres , jaunes et même noirs (descendants de chérifs de l’Est et des anciens Emirs à mères noires) ?
Le terme « Khithry »(5i4ry) ou Homme bleu comme en Français, semble plus adéquat pour exprimer la vérité du métissage arabo berbère de cette frange de la population.
Arbi
En Hassaniya, le terme Arbi avait un double sens.
a) Descendants d’origine arabe ( Aujourd’hui berbéro-arabe plus par culture que par généalogie )
b) Anciens détenteurs et utilisateurs d’armes à feu ou Guerriers (en Français).
De nos jours, ce terme ne définit plus une réalité. Non pas qu’ils n’existent plus de guerriers, remplacés qu’ils sont, par les éléments des corps constitués (armée, police, garde, douane, forestiers), mais aussi parce qu’à l’intérieur de la composante maures blancs, toutes les castes et tribus ne sont pas d’origine arabe.
3.Hartani
Ce mot prend vraisemblablement son origine du terme arabe Hor ou libre. Il évoque le passage d’un individu du statut servile ou esclave au statut d’homme libre. Dés l’instant que les lois nationales et la conscience générale admettent aujourd’hui que tous les hommes naissent libres, pourquoi continuer à se référer a un acronyme qui rappelle un passé devenu ridicule ? Le terme « Soudani » est plus convenable car se rapporte à la couleur plutôt qu’au statut.
« L’accumulation des frustrations a eu pour résultat la différenciation galopante dans le tissu social de ce qui était connu, jadis, sous le label de « MAURES », en deux entités de plus en plus distinctes (Bidhanes d’un côté et Haratines de l’autre); différenciation qui est à inscrire dans la logique de cette bombe à retardement qu’on appelle injustice et dont l’histoire nous enseigne qu’elle explose toujours à l’improviste et sans crier gare. » (Extrait du manifeste Haratine du 29/04/2013).
Dieu préserve la Mauritanie des maux Akhirou Zemman (derniers temps).
Slama O. Ely Bouya