Ne vous fiez pas à sa mine placide, car Ibrahim Diabakhaté est d’un caractère détonnant. Il vient de créer Next Vision (NVISION), un service de transfert d’argent par SMS qui permet à l'expéditeur d’économiser sur le coût du transfert mais aussi de gagner en temps. Car ce dernier ne sera pas obligé de se déplacer vers sa banque pour envoyer des sous.

Le service sera bientôt opérationnel en France, et celui qui l’a inventé ambitionne de l’étendre à la Mauritanie, l’objectif étant de faciliter le transfert d’argent de la diaspora mauritanienne aux populations rurales en RIM. En somme qui est Ibrahim Diabakhaté?

Natif de Wompou (Guidimakha, Mauritanie), il décroche le bac option mathématiques avec une bourse à la clé pour l’Algérie en 95. Mais l’Algérie étant à cette époque un pays marqué par des troubles, Diabakhaté est réorienté vers la Chine, décroche un Bachelor of sciences in applied electronics à l’Université de Sanghai, puis s’en va en France où il enlève un DESS en micro-électronique puis un DEA en automatique et traitement de signal et enfin un mastère spécialisé Intelligence économique et gestion des connaissances.

A partir de 2006 , Ibrahim exerce la fonction d’analyste en Intelligence compétitive au sein de sociétés de conseil en innovation. Parallèlement, il développe une expertise en prospective et marketing de projets d’innovation, notamment à travers des formations au CNAM de Paris.

En 2011, l’idée de créer un service sécurisé de transfert d’argent vers les zones rurales les plus reculées d’Afrique et principalement de Mauritanie lui vient à l’esprit. Ibrahim se met sur la brèche convainc des organismes tels que le Réseau Entrepren de Val de Marne ; Mezzo Crédit et EMicrocredit, à lui apporter leur concours financier et enfin glane un agrément de la part de Banque de France.

Aujourd’hui NVISION a les moyens de lancer ses activités. « Le concept, explique le fondateur de NVISION, est né d’un vécu personnel, en tant que fils de migrants et de paysans, et d’un constat. Pour les migrants, notamment d’Afrique sub-saharienne, l’envoi d’argent aux pays d’origine est soit très coûteux (absence d’infrastructures adaptées pour le "réseau formel"), soit très risqué (réseau « informel »). Il s'agit donc d'adresser l'usage réel des transferts d'argent dans les zones rurales afin de favoriser au développement des commerçants et autres locaux ».

Le fondateur de NVISION, un polyglotte qui parle couramment le soninké, le français, l’anglais et le chinois, compte bientôt lancer ses activités en France. «Cela va permettre par exemple à la communauté mauritanienne qui vit en France, si on arrive à faire adhérer, de faciliter les cotisations des associations, etc», précise Ibrahim.

Le challenge qui reste à relever pour Diabakhaté est de trouver une banque partenaire en Mauritanie qui recevra l’argent transféré via la banque de NVISION et exécutera les ordres de payement venant de cette même banque. Gageons qu’Ibrahim Diabakhaté va réussir son pari, car à cœur vaillant rien d’impossible.

SC