03-05-2022 17:41 - Afrique du Sud : le président Ramaphosa, hué le 1er mai, reconnaît une «perte de confiance» générale

Afrique du Sud : le président Ramaphosa, hué le 1er mai, reconnaît une «perte de confiance» générale

Le Figaro - Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, chassé des célébrations du 1er mai sous les huées, a reconnu mardi 3 mai une «perte de confiance» générale, assurant avoir «entendu» les griefs d'une classe moyenne confrontée à un chômage record.

Scandant «Cyril doit partir» au stade Royal Bafokeng de Rustenburg (nord) et exigeant une augmentation des salaires, des mineurs en colère ont envahi dimanche la scène sur laquelle il devait s'exprimer lors d'une cérémonie organisée par la plus grande centrale syndicale du pays, la puissante Cosatu.

Encadré par la police et son service de sécurité, Cyril Ramaphosa a été prestement conduit hors de l'arène.

«Je n'ai pas pu m'adresser au rassemblement car les travailleurs avaient des griefs qu'ils ont exprimés haut et fort», a déclaré le chef d'État dans sa lettre hebdomadaire. «Si le principal grief semblait concerner les négociations salariales dans les mines voisines, les travailleurs ont démontré un niveau plus large de mécontentement reflétant une perte de confiance dans les syndicats, leurs fédérations ainsi que dans les dirigeants politiques», a-t-il poursuivi, affirmant comprendre «leur frustration».

L'Afrique du Sud est la première puissance industrielle du continent mais son économie a été durement frappée par la crise du Covid. La pandémie a entraîné la perte de plus de deux millions d'emplois en l'espace d'un an et propulsé le taux de chômage à 35%.

De violentes émeutes en juillet et des inondations sans précédent fin avril ont également secoué le pays, causant de vastes destructions. La moitié de la population de près de 60 millions vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. «La classe ouvrière et les pauvres sont ceux qui ont le plus souffert», estime Cyril Ramaphosa. «Nous sommes fermement engagés à prendre les mesures nécessaires pour améliorer leur vie et leurs conditions de travail», s'est-il engagé, sans donner de détails sur les mesures envisagées.

La Cosatu, proche du parti historique au pouvoir, l'ANC, a jugé les incidents de dimanche «regrettables et inacceptables», tout en expliquant dans un communiqué que «dans une certaine mesure, ils reflètent la frustration croissante des travailleurs en Afrique du Sud». L'ANC, qui est passé pour la première fois l'année dernière sous la barre des 50% lors d'un scrutin, doit décider d'ici décembre s'il maintient Cyril Ramaphosa comme prochain candidat à la présidentielle en 2024.

Le parti de la lutte antiapartheid «est dans une spirale descendante irréversible et Ramaphosa est le chaperon qui escorte l'ANC dans la tombe», estime le politologue sud-africain Sandile Swana, interrogé par l'AFP. En 2012, la police avait tiré sur des mineurs grévistes à Marikana (nord-ouest), faisant 34 morts dans la pire fusillade policière depuis la fin de l'apartheid.

Cyril Ramaphosa, alors directeur non exécutif de la société Lonmin qui exploitait la mine de platine, avait demandé l'intervention de la police, accusant les mineurs d'avoir un comportement «criminel ignoble».

Le Figaro avec AFP





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 1
Lus : 970

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (1)

  • Buwuelm (H) 03/05/2022 18:11 X

    Tous les présidents africains qui ont dit à leur peuple qu'ils ont compris le message à travers les actes exprimés par les masses, ont fini par céder le fauteuil. Cyril Ramaphosa est par la nature des choses, sur un siège éjectable.