19-10-2024 17:16 - Déclaration à propos de la rentrée scolaire 2024- 2025
Un climat de désarroi règne ces jours-ci sur le monde de l'éducation, élèves, parents d'élèves, enseignants et personnel d'encadrement.
L'année scolaire s'ouvre dans une improvisation et un chaos sans précédent: des classes pléthoriques ( de plus de 100 petits élèves) à tous les niveaux de la nouvelle réforme, au point de refouler de nouvelles inscriptions pour cause de manque de salles de classes et d'enseignants nécessaires.
S'y ajoutent les contestations du mouvement d'affectation d'enseignants opéré à la dernière minute contrairement à la règle. En plus de la levée de boucliers des écoles privées déjà mécontentes de leur exclusion du primaire et qui s'indignent des dérogations discriminatoires accordée à certaines d'entre elles.
Autre signe préoccupant : la migration "scolaire" de nombreux parents, perdant totalement confiance en l'école publique et préférant inscrire leurs enfants dans d'autres pays, en particulier voisins.
Comment en est-on arrivé à ce triste tableau qui fait tort à l'ensemble du système scolaire du pays et porte atteinte à la souveraineté du pays en matière d'éducation telle que proclamée dans les objectifs fondamentaux de la nouvelle réforme de l'enseignement?
Réforme pourtant créditée au départ d'un large consensus national puisqu'elle se base sur toutes nos langues nationales comme langues d'enseignement et de communication. Même si certaines lacunes persistent, liées notamment à la non officialisation des langues pular, soninké et wolof et à une période d'expérimentation controversée.
Il est clair que ces ratages manifestes révèlent un manque surprenant de vision stratégique, de prévisions, de programmation, de planification et sans doute de moyens.
A l'évidence la réforme a été engagée dans une précipitation aux mobiles politiciens, sans un plan précis et réaliste d'accueil à l'école publique pour les grands effectifs d'élèves et d'enseignants que l'on envisageait de retirer aux écoles privées.
Le changement de ministre de l'éducation à la veille de chaque rentrée scolaire, ajoute mécaniquement au désordre et signifie la légèreté de la prise en main de cette grande œuvre nationale.
Face à cette situation préoccupante, l'UFP :
1. Réclame aux autorités de faire la lumière sur les causes véritables des dérives et échecs constatés dans la mise en oeuvre des aspects saillants de la réforme et particulièrement ceux qui fondent l'architecture même de l'école républicaine
-2. Exige que le gouvernement prenne des mesures nécessaires et urgentes pour mettre fin à cette situation catastrophique de notre système éducatif en disponibilisant les moyens humains, matériels, financiers et des infrastructures nécessaires pour l'instauration d' une véritable école Républicaine qui garantisse l'égalité de tous et le respect de la diversité suivant l'esprit et la lettre de la dernière réforme éducative.
3.Préconise la concertation de tous les acteurs de l'éducation pour dégager les mesures de redressement adéquates et pour dissiper les inquiétudes de toutes les parties.
4. Rappelle que toute tentative de grande réforme patriotique est sujette au départ à des difficultés de mise en œuvre aux causes diverses , notamment liées problème des moyens et
compétences, et qu'il faut se garder de préconiser de jeter le bébé avec l'eau du bain.
Le 17 octobre 2024
Le Département de la Communication