Monsieur Kane, il semble que vous soyez étonné par la situation de l'assistance aux sinistrés qui aurait dû être organisée depuis le début des inondations. Ou bien, oubliez-vous que vous êtes en Mauritanie, le pays des musulmans ? Regardez-moi, je vais prier, après je fais simplement faire le contraire par la suite, mais je n'y mets pas du cœur. Le président de la République est entouré de qui pour prendre de bonnes décisions et les mettre en œuvre ? Ghazouani lui-même a oublié les inondations. Ses conseillers lui ont dit que l'eau s'était retirée et que les populations n'avaient pas besoin d'aide. Ils peuvent aussi lui dire d'attendre de voir les premiers morts par noyade et les premiers morts par maladie pour réagir de façon plus que timide.

Monsieur Kane, vous vous souvenez des inondations de TINTANE, cette petite ville nichée au creux des montagnes, touchée par les eaux de pluie, qui n'a fait ni mort ni blessé. Vous souvenez-vous de la rapidité des interventions du gouvernement et de l'assistance internationale demandée par l'État mauritanien ? À l'époque, nous avons constaté la présence des forces de l'ordre pendant plus de 7 mois, avec un soutien et une assistance médicale durables et continus.

Seulement, le Hodh El Gharbi et le Nord ne sont pas le Sud. Rappelez-vous du discours de l'ancien Premier ministre Ould Hademine, qui disait que le gouvernement d'Aziz voulait se débarrasser du Sud, qu'ils n'allaient lui apporter aucune aide. Ce Premier ministre d'alors avait raison, jusqu'à aujourd'hui Ghazouani ne s'est pas rendu sur les lieux, et son entourage n'est pas prêt à s'y rendre et à apporter de l'aide et un soutien en tout genre.

Monsieur Kane, certaines autorités dans certains cercles ne veulent plus entendre parler des inondations et des populations du Sud dans une situation plus que difficile. Ghazouani risque de ne jamais s'y rendre s'il continue d'écouter son entourage qui lui indique la conduite à tenir dans tous les domaines, en particulier en ce qui concerne les pauvres et la pauvreté des autres dans l'eau. Ghazouani et les cercles ne veulent plus parler des gens du Sud, mais Kane, il n'aura pas de soutien ni d'aide. Mais chez eux, dans le Hodh, il y aura tout.