19-11-2024 15:15 - Mauritanie : le cynisme politique des inondations atteint son paroxysme

Mauritanie : le cynisme politique des inondations atteint son paroxysme

Kassataya - La déclaration du gouvernement d’attendre la baisse du niveau du fleuve pour recenser les victimes des inondations et éventuellement évaluer leurs pertes et besoins, relève d’un cynisme politique au regard de l’ampleur de la catastrophe naturelle.

Ce sentiment des observateurs est partagé par les milliers de familles sinistrées des villages en particulier dans le Trarza dans la localité de Lexeiba plus touchée par les crues du fleuve. Un mois après, le niveau est en train de baisser poussant ainsi les autorités de Nouakchott au cynisme politique en déclarant que les inondations ne constituent plus une menace.

Attendre ainsi pendant un mois avant de faire le bilan de la catastrophe naturelle relève d’une cécité politique. Le gouvernement de Ould Diay n’est pas à la hauteur encore moins le chef de l’Etat abonné à l’international profitant de sa présidence de l’UA pour voyager à l’étranger et tournant le dos à ses propres populations dont le crime est d’être négro-africain de la vallée.

Pendant plus d’un mois ces familles sont relogées sous des tentes. Des souffrances énormes qui ne sont pas prises au sérieux par le gouvernement.

Cherif Kane




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Commentaires (5)

  • ouldsidialy (H) 19/11/2024 23:46 X

    Ce premier ministre va finir par convaincre de ses qualités grâce à la publicité que lui font involontairement ses détracteurs. Dans ce papier il est accusé 1)de "cécité politique" dans la gestion d'une catastrophe. C'est une force d'âme rare, pour un politique, de ne pas se laisser distraire de l'action concrète, par les considérations politiques !! 2) Il considèrerait que les inondations ne constituent plus une menace: C'est bien évalué!La menace, c'est avant, la catastrophe,c'est pendant, la gestion post catastrophe, c'est encore plus tard. 3)Il rattache l'évaluation des dégâts matériels à la décrue: Comment faire autrement? déclarer 50 villas détruites et 40 tracteurs hors d'usage, alors qu'ils sont encore sous l'eau ? On a fait du similaire à Tintane : on continue la même chose? On croyait les mauritaniens demandeurs d'une meilleure gestion de l'argent publique depuis cette époque-là !!!! 4)il est accusé de tourner le dos à des populations dont le crime serait d'être "négro mauritanien". Nous y voilà ! Le chantage ethno-tribale, c'est toujoursfait, par tous et partout en Mauritanie. Tout le monde est d'accord pour dire que cela devrait s'arrêter mais que cela ne devrait pas commencer par chez lui. Le premier ministre devrait donc passer le tour de la vallée ; mais alors par où commencer ? Le premier ministre et le président serait donc aveugles politiquement pour la gestion du problème concret (ce qui est un compliment pour eux) et capables de tourner le dos au chantage tribalo-ethnique quelque part en Mauritanie: Leurs détracteurs inscrivent durablement leurs noms dans l'histoire du pays !!!!!! Moi, qui ne suis le détracteur de personne , je trouve que c'est quand même aller trop vite en opinion positives. Attendons un peu.

  • ouldsidialy (H) 19/11/2024 22:42 X

    La vallée a subi des inondations considérables pour lesquelles il est difficile de se faire une opinion :Les administrations n'ont pas de communication publique évaluative claire car sans expérience acquise exploitable en matière de catastrophe ou de gestion des urgences.S'ajoute la cacophonie des revendications à tonalité régionaliste avec les besoins réels.Les organisations de la société civile sont aussi déficitaires en moyens que corrompues. Les administrations ne sont pas plus fiables.L'ensemble des sources informatives sont à faible niveau de confiance.Cela conduit au scepticisme puis à la latence des réactions intérieurescomme extérieures. Tout cela ne vient pas de nulle part.............................................................. En 2007, survint une inondation importante mais aux effets matériels et humains heureusement limités à Tintane. Les tintanois, l'administration et les ONG à but LUCRATIF(souvent conduites par des femmes à cette époque-là) avaient bénéficié d'une "mise en jambes" lors de la gestion d'inondations survenues à Atar en 2003. Moins de 3 jours après la survenue de l'inondation de Tintane, le gouverneur de région avait chiffré les impliqués à 60 milles (à peu près la population du département entier) et déclara la ville détruite au 2/3; le député chiffra à 20 millions de dollars les pertes commerciales.Le tintamarre mauritanien émouvra l'Arabie Saoudite qui promit et teint sa promesse de 20 millions de dollars d'aide, lesquels furent attendus sans trop d'impatience, en dilapidant un plan d'urgence locale soutenu par l'opposition comme la majorité. Les fonctionnaires et chômeurs furent satisfaits car une administration entièrement dédiée fût créée ex nihilo. Ce qui en général ne suscite aucune critique de l'opinion.Né à Atar en 2003 , le modèle économique de l'auto escroquerie nationale et internationale pour motif d'inondation fût définitivement établi par Tintane........................... L'affaire fit des émules et des envieux et l'on vit dans les années suivantes " des catastrophes type tintane" déclarées et acceptées un peu partout : Rosso, maghtaa lahjaar etc... puis le modèle économique s'essouffla. Mais il y a régulièrement des tentatives de redynamisation, parfois à l'occasion d'une bourrasque de début de saison des pluies avec quelques hangards décapotés............................................... CE QUI EST REMARQUABLE, C' EST LE CONSENSUS MAURITANIEN AUTOUR DE LA POSTURE D'ENSEMBLE A ADOPTER dans les situations d'urgence. Pour le reste, ils ne s'épargnent aucune polémique entre eux, sur ce sujet....................................... Inconvénients: En déclarant"catastrophe" tout évènement destructeur et en le mettant dans une logique d'urgence absolue, on finit par faire perdre crédit aux alertes. On n'accumule pas de savoir-faire en matière de gestion de catastrophe, il ne s'engrange pas de retour d'expérience pertinents, ni d'approche tactique des situations d'urgence très diversifiées. on laissant les effets d'aubaine régir l'organisation à la place des besoins et les dynamique de secours, on gaspille les ressources sans réparer les destructions. On génère des frustrations légitimes et des revendications aussi illégitimes que vindicatives........................................................ Les inondations de la vallée sont probablement du niveau d'urgence que l'on appelle CATASTROPHE. Les choix antérieurs des mauritaniens font que l'on est réduit à espérer qu'à un moment donné une convergence des intérêts politiques, entreprenariaux et spéculatifs se fassent, afin que des gens ayant souffert puissent recevoir une aide différée. Triste consolation !!!

  • Elyahmed (H) 19/11/2024 18:05 X

    Monsieur Kane, de nombreux commentaires que j'ai lus sur votre site cridem.org expriment les mêmes idées que celles présentées dans l'article. La différence se trouve dans le fait que ces commentaires ne sont pas très bien rédigés et demandent une compréhension approfondie. Il est important de comprendre que la situation ne tourne plus autour des inondations et des personnes qui en souffrent. Ce n'est pas une question d'argent à gagner, mais de souffrance continue et sans issue. Il est donc nécessaire d'arrêter de pleurer sur le sort des populations.

  • Elyahmed (H) 19/11/2024 18:05 X

    Aujourd'hui, ce qui préoccupe les hommes et le gouvernement, c'est la modernisation de Nouakchott, non pas la ville en elle-même, mais plutôt l'argent, les fonds que s'octroient les ministères et les hommes d'affaires. Ceux qui sont associés à Ould N'Diaye, ceux qui sont du côté du ministre de l'Intérieur affirmant que Nouakchott dépend de son ministère, ceux qui sont liés au ministère des Finances et soutiennent que toutes les affaires doivent obligatoirement passer par ce ministère et d'autres encore. Voilà ce qui fait actuellement l'actualité, qui crée du bruit et des échos. Les inondations ne représentent pas une opportunité financière, elles ne permettent pas de tirer profit de quoi que ce soit, car il s'agit des pauvres habitants de la vallée.

  • Elyahmed (H) 19/11/2024 18:04 X

    Pour revenir au sujet des inondations, voici ce que le gouvernement attendait depuis le début des crues et des dégâts matériels. Son intervention était juste pour montrer qu'ils sont près des populations, qu'ils sont en train de les secourir, mais pas plus que cela. Depuis les images de publicité diffusées par certains médias qui jouent le jeu pour le gouvernement, il n'y a plus d'attention portée à cette situation. Alors que de bons présidents se rendent sur les lieux des inondations, notre "Batatype" est en avion, voyageant de pays en pays pour charmer les autres, pendant que les populations meurent de faim et de soif. Les lobbies détournent l'argent à d'autres fins.