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Face aux accusations de déstabilisation formulées par Niamey, le Nigéria dément formellement toute implication dans des actions hostiles contre le Niger. Cette réponse officielle intervient trois jours après la convocation de la chargée d’affaires nigériane en l’absence de l’ambassadeur par le ministre nigérien des Affaires étrangères.

Dans un communiqué publié ce samedi 21 décembre, le ministère nigérian des Affaires étrangères « réfute en des termes très fermes » les allégations selon lesquelles des forces de sécurité nigérianes auraient soutenu l’attaque du groupe terroriste Lakurawa contre l’oléoduc Niger-Bénin, perpétrée le 13 décembre 2024 à Gaya, dans la région de Dosso.

Tout en présentant ses condoléances au gouvernement nigérien pour les victimes de l’attaque de l’oléoduc, Abuja affirme que « les auteurs n’étaient ni soutenus ni assistés par les autorités nigérianes », et réitère son « engagement ferme dans la lutte contre le terrorisme ».

Cette tension diplomatique s’inscrit dans un contexte déjà fragilisé depuis l’arrivée au pouvoir du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au Niger en juillet 2023 à travers un coup d’État contre Mohamed Bazoum, en détention avec son épouse depuis lors.

Mercredi dernier, le chef de la diplomatie nigérienne, Bakary Yaou Sangaré, avait exprimé lors de la convocation de la diplomate nigériane de vives préoccupations concernant un présumé soutien d’Abuja à des actions déstabilisatrices, notamment la construction supposée de camps militaires près de la frontière.

Le ministère nigérian exprime également « une très vive préoccupation » face aux allégations concernant une présence militaire française dans le nord du Niger, qualifiant ces accusations de « sans fondement ».

Dans une volonté d’apaisement, le porte-parole par intérim du ministère, Kimiebi Imomotimi Ebienfa, souligne que « les relations entre le Nigéria et la France ont toujours été cordiales » et réaffirme la volonté d’Abuja de maintenir des relations constructives avec le Niger, malgré les tensions persistantes entre les deux pays voisins.

Cette passe d’armes diplomatique intervient moins de quatre mois après la signature d’un protocole d’accord sur la coopération sécuritaire entre les deux pays, lors de la visite du chef d’état-major des armées nigérianes à Niamey en août 2024.

AC/Sf/APA