14-01-2025 13:45 - L’axe Dakar-Nouakchott, un encéphalogramme en dent de scie / Par Hacen Lebatt

L’axe Dakar-Nouakchott, un encéphalogramme en dent de scie / Par Hacen Lebatt

Pendant le deuxième mandat du Président Wade, l’entente était idyllique entre lui son son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, mais la lune de miel a pris fin, en 2012, avec l’arrivée au pouvoir du Président Macky Sall.

Depuis lors, les relation mauritano-sénégalaises ont connu des hauts et des bas. Des bas, surtout et pour cause : les deux chefs d’État, de tempéraments diamétralement opposés, ne s’entendaient absolument pas !

Puis arrive 2019 et l’avènement de l’ère Ghazouani, dont l’entente fut parfaite avec Macky Sall et ce dès la première rencontre. Les deux présidents s’accordent absolument sur tous les dossiers.

L’on se souvient par exemple lorsque les émeutes contre les mauritaniens ont éclaté à Saint Louis à cause d’une rixe, il a fallu du courage pour que le président Macky Sall s’envole à destination de Nouakchott afin de parler avec son frère, alors que la rue sénégalaise criait vengeance.

De même, lorsque l’unité FPSO* de British Petroleum a sombré dans une tempête en mer de Chine méridionale, Macky Sall est venu à Nouakchott, en vue de se concerter avec son homologue et adopter, ensemble, une positon commune face à Kosmos et BP.

De cela, la Mauritanie se souvient..

Mais voilà.. Macky Sall est parti et son jeune remplaçant est le cadet de 24 ans du Président Ghazouani. Pas évident, dans une telle situation, de développer la même complicité qu’avec le conciliant et débonnaire Macky Sall.

Et c’est donc une fulgurance intellectuelle des deux présidents Ghazouani et Diomaye Faye que de confier les échanges bilatéraux au niveau des premiers ministres qui ont mainte affinités :

Les deux viennent de l’administration fiscale. Chacun détient un bac + 5 (DEA finances publiques pour l’un et Master II statistiques pour l’autre).

Par ailleurs, ils sont de la même génération (6 mois d’écart) et affichent un tempérament empreint de fougue et de volontarisme.

Voilà pourquoi Moctar Ould Djay et Ousmane Sonko se sont entendus d’emblée, ce qui facilite grandement le traitement des dossiers importants pour les deux pays : Le champs gazier GTA, le pont de Rosso, les flux migratoires…

Depuis toujours, lorsque l’axe Dakar-Nouakchott est fluide et l’entente au sommet parvenue à son optimum, le développement et la prospérité marquent le devenir des deux pays frères.

Et c’est exactement à cette situation que l’on assiste aujourd’hui.

(*FSPO : Unité flottante de production, de stockage et de déchargement du gaz, en haute mer)





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Source : Hacen Lebatt
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Commentaires (2)

  • nabuchodonosor (H) 14/01/2025 23:31 X

    Depuis un certain temps, certains éminents journalistes rivalisent de prouesses pour plaire aux dirigeants en place. Cependant dans une démocratie qui se respecte, le quatrième pouvoir doit être plutôt critique (de manière positive) afin de permettre aux pouvoirs publics de rester vigilants et de ne pas sombrer dans l’autosatisfaction. En quoi peut-on qualifier de « fulgurance intellectuelle » le fait de confier des chantiers gouvernementaux communs aux deux premiers ministres des deux pays concernés? Il aurait été plus utile d’attirer l’attention sur les questions pendantes et qui doivent être traitées en toute transparence dans l’intérêt des deux pays : transparence dans la gestion des projets et défis communs (gaz, pont de Rosso, immigration clandestine, trafic de drogue, pêche, élevage…). Par exemple en 2019, l’hebdomadaire Jeune Afrique (proche du Sénégal en général) annonçait « Un scandale à dix milliards de dollars » suite à l’enquête diffusée dimanche 2 juin par la BBC. Dans un reportage de 28 minutes, la chaîne britannique accuse notamment la compagnie pétrolière British Petroleum (BP) d’avoir accepté de verser quelque 10 milliards de dollars de royalties à l’homme d’affaires roumano-australien Frank Timis et le frère de Macky Sall était cité par la BBC dans cette affaire. Qu’est ce qui bloque les investissements mauritaniens au Sénégal ? Pourquoi les banques mauritaniennes n’ont pas pu accéder au marché sénégalais à l’instar de leurs expériences réussies au Mali, Guinée et Gambie ? Il est temps que nos journalistes prennent leurs responsabilités et cessent de confondre entre business et professionnalisme.

  • morehob (H) 14/01/2025 14:35 X

    lorsque deux pays partagent une histoire commune de plusieurs siècles, quand leur géographie se caractérise par de grandes frontières impossibles à maitriser, quand les liens de sang unissent les familles des deux cotés , quand l'islam constitue le ciment de leurs relations, quand les intérêts économiques sont partagés, il est irresponsable et suicidaire pour les dirigeants de ces pays de ne pas s'entendre quelques soient les hauts et les bas qui régissent les principes mm de la vie sur terre... la question donc n'est pas celle de s'entendre ou de ne pas s'entendre car il n y pas le choix , la question c'est de chercher jour aprés jour les moyens d'améliorer la coopération pour la rendre exemplaire ...