La Dépêche - Le président Ghazouani pourra souffler un peu après son mandat marathon à la tête de l’UA. Une présidence qu’il a assumée avec, au finish, la conscience d’une mission accomplie.

C’est au petit matin, ce dimanche, que le président de la République, à la tête d’une forte délégation du gouvernement, a regagné Nouakchott. Le président qui avait effectué un long séjour, d’abord pour des raisons médicales en Espagne, suivi de son voyage officiel à Adis Abeba pour prendre part au 38ème sommet des Chefs d’Etat de l’Union Africaine d’où il revient avec la conscience d’une mission accomplie.

Un sentiment partagé par ses pairs et notamment par le président Kényan qui n’a pas tari d’éloges sur la sagesse et le leadership du président Ghazouani.

« Alors que le rideau tombe sur votre éminente présidence de l’Union africaine, j’ai l’honneur de vous adresser mes remerciements, mon appréciation et mes sincères félicitations pour votre leadership exemplaire au service du continent, un service que vous avez assuré avec dévouement, sagesse et vision », un vibrant homme que le président kenyan, William Ruto, témoigne au président Ghazouani.

Le président, Mohamed Ould Ghazouani, a, en effet, procédé à l’issue de ce sommet d’un passage de témoin de la présidence de l’UA au président angolais João Lourenço. Une année au cours de laquelle, le président n’a ménagé ni son temps, ni son agenda pour porter la voix de notre Continent et défendre ses intérêts.

Le président Ghazouani, qui a entamé sa mission panafricaine comme un choix consensuel, savait que le défi était là.

« Notre prise de fonction à la tête de l’Union Africaine est intervenue dans un contexte international et continental particulièrement complexe et délicat », rappelle le président dans son dernier discours pour exorciser les vieux démons. Un discours fédérateur que le président Ghazouani a voulu imprimer aux relations interafricains et pour sensibiliser ses pairs africains aux enjeux à venir pour notre Continent insistant notamment sur les attentes de l’adoption du second plan décennal issu de l’agenda 2063 à « concrétiser nos ambitions pour une Afrique prospère, malgré les nombreux obstacles et défis colossaux auxquels nous sommes confrontés. ».

Des défis que le président mauritanien a pointé comme impactant le développement économique et social de notre continent. « L’Afrique, confrontée à des défis majeurs tels que la pauvreté, le chômage, la précarité des systèmes éducatifs et de santé, et la vulnérabilité économique, subit également les effets dévastateurs du changement climatique, de l’insécurité et des conflits armés qui fragilisent sa stabilité et sa cohésion sociale », souligne-t-il.

Le président Ghazaouni a par ailleurs mis en garde contre les nouveaux paradigmes nés de nouvelles donnes dans les relations internationales, exacerbées par « une multiplication des crises, une expansion des conflits et une remise en cause des valeurs et principes fondateurs du système international issu de la Seconde Guerre mondiale. ».

Un unilatéralisme qui se met en place et « dont contours et les conséquences restent incertains. » prévient le président Ghazouani. A ce stade, il faut franchement le dire. Le président mauritanien n’a pas eu peur des mots en rappelant d’emblée que « ces dernières années ont été marquées par une recrudescence de la violence et de la barbarie, atteignant un niveau inédit depuis la Seconde Guerre mondiale. La situation tragique en Palestine occupée en est une illustration poignante. »

Il n’y aura pas, sans doute, aucun discours plus expressif sur le bilan du président Ghazoauni aux commandes de l’UA que celui fait par le président Kenyan, William Ruto : « Au cours de votre présidence, vous avez soutenu la paix et la sécurité et contribué à faire entendre la voix de l’Afrique sur la scène internationale. Vous avez également donné la priorité à l’intégration économique en vous concentrant sur la zone de libre-échange africaine, et vos efforts inlassables pour renforcer la coopération régionale et promouvoir les intérêts de l’Afrique ont jeté des bases solides pour l’avenir du continent ».

Ce sentiment qui prévaut largement parmi les Chefs d’Etat africain devrait enorgueillir tous les mauritaniens, sans distinction. Car au-delà du satisfecit pour le bilan personnel du président, à mettre au crédit de notre pays, il en va aussi du renforcement de son image de marque et de l’ambition de tout un Peuple vers plus d’affirmation parmi ses pairs africains et arabes.

JD